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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 14:39

Le journaliste accompagné de son chien Milou reste un magicien de la fiction. Non content de partager ses propres aventures, il a servi de tremplin à quelques-uns des héros de BD les plus attachants.

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Le journal de Tintin est apparu en 1946. Il fut édité jusqu’en 1988. Son concept, des BD publiées en feuilletons à raison généralement de deux pages par semaine. Sa clientèle, les jeunes de 7 à 77 ans ! Plus sérieusement, les enfants et les ados jusqu’à ce qu’un amour propre mal placé les incite à ne plus l’acheter. Tintin, le journal que les parents et grands-parents empruntaient volontiers aux plus jeunes.

 

Ses plus, des BD de grande qualité, des reportages sur des thèmes qui retenaient l’attention des jeunes, voire des moins jeunes, Un humour irrésistible. L’attente de son arrivée d’une semaine sur l’autre... Je ne vous dirai pas jusqu’à quel âge j’ai lu le journal de Tintin. Ça restera mon jardin secret. Mais j’avoue volontiers que je relirais (ou lirais) bien maintenant tous les numéros parus de 1964 jusqu’à la fin du magazine. Un jour, peut-être...

Beaucoup de mes BD préférées sont liées à Tintin

 

Les histoires de Tintin et de Milou se révèlent passionnantes. Le jeune reporter sympathique, intelligent, libre des contraintes habituellement liées à son âge m’a entraîné avec des millions d’autres dans les univers parallèles de ses aventures. Les injures du Capitaine Haddock plaisent toujours. Qui n’a jamais eu envie de traiter un bougre de faux-jeton à la sauce tartare d’ectoplasme à roulettes, de Bachi-bouzouk, de concentré de moule à gaufres, tonnerre de Brest ? Autre source intarissable d’éclats de rire et de moqueries, la Castafiore, braillarde d’opéra, une dondon hystérique qui se prenait pour une artiste Je me souviens combien elle faisait rigoler mon père qui assimilait toutes les chanteuses d’opéra à des foldingues.

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Des adaptations cinématographiques de Tintin virent le jour durant les sixties. Dans le rôle du reporter, Jean-Pierre Talbot, un garçon né à Spa (cf liens en fin de note). A mon avis les meilleurs films de Tintin jamais tournés ! Comme moi, comme la majorité de mes lecteurs, Tintin aime tout ce qui va vite avec un moteur. Il possède un réel talent derrière un volant. Dans « Les cigares du pharaon », il pilote une voiture de course (Alfa Romeo, Bugatti, Amilcar ?).Au pays des soviets, il roulera en Mercedes et Amilcar. En Amérique, il dompte une Bugatti. Le Congo nous permet de le découvrir dans une rustique Ford T. Il n’hésite pas non plus à poursuivre des méchants à moto, parfois avec le capitaine Haddock et Milou en passagers inquiets. Les Éditions Moulinsart ont consacré un livre à ses voitures. Tintin enchante les passionnés d’auto et de moto, pour peu qu’ils aient entre 7 et 77 ans, voire beaucoup plus car grâce au rallongement de la durée de vie, je crois pouvoir affirmer qu’il est maintenant raisonnable de se considérer un jeune lecteur potentiel de Tintin jusqu’à au moins... 117 ans !!!

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Personne ne s’étonnera de mon attachement à Michel Vaillant, découvert dans Tintin. J’ai souvent évoqué l’apport de Jean Graton au sport automobile, notamment la richesse des informations qu’il apporta en ouvrant à ses lecteurs les coulisses de la F1, des 24 Heures du Mans et d’autres disciplines. Michel Vaillant représente bien plus qu’un personnage de fiction. Je suis tenté d’écrire qu’à l‘époque des années 60 et 70, Jean Graton créa avec le magazine Tintin un des médias les plus remarquables consacrés aux sports mécaniques.

 

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Connaissez-vous Jari ? C’est mon joueur de tennis préféré avec Rafael Nadal et Richard Gasquet. Orphelin, le jeune adolescent se confronte à des épreuves douloureuses et angoissantes. Lorsque le champion Jimmy Torrent le prend sous sa protection, son horizon semble s’éclaircir. Sans que sa vie devienne pourtant un long fleuve tranquille.

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Jari aime aussi l’automobile et la vitesse. Il est apparu le temps de quelques cases avec Michel Vaillant dans « Le pilote sans visage ». Entre les entraînements et les histoires policières, Jari n’avait pas le temps de chasser le Pokémon. Dommage que cette série se soit arrêtée.

 

Autres scenarii publiés dans Tintin qui réveillent ma nostalgie, les 3 A. Des histoires de scouts. Il s’agissait de trois adolescents qui véhiculaient des valeurs que n’aurait pas reniées Serge Dalens. Nul doute que ces gars-là avaient lu les aventures du Prince Éric et de son ami Christian d’Ancourt. Je me souviens de cases où ils déplaçaient dans une jeep bleu marine pilotée par l’aîné du groupe. Une série agréable où l’amitié, la solidarité et le courage prenaient tout leur sens. Aux antipodes de la télé-réalité.

 

D’autres héros qui ont grandi dans le journal de Tintin font partie des classiques de la BD. J’en citerai quelques-uns pour mémoire : Alix, Chevalier Ardent, Ric Hochet (le journaliste qui roule en Porsche à part un petit intermède dans lequel il apparaît au volant d’un Coupé Volvo 1800, un modèle identique à celui du Saint). Je n’oublierai pas Tim et Anthime, Chick Bill (avec son inséparable et loyal ami indien appelé Petit Caniche, d’une adresse stupéfiante au tir à l’arc), Cubitus (le gros chien blanc pas très malin), Blake et Mortimer, Prudence Petitpas... Tant de bons souvenirs...

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Les fans de moto se doivent de chercher des albums ou informations su Taka Takata, un aviateur japonais myope qui évolue dans l’univers rigoureux de l’armée de son pays. Il subit la mauvaise humeur du général Hassi Hamoto, reçoit des ordres du ministre Toushpa Hamamoto, croise monsieur Yamamoto Kadératé. Pourra-t-il trouver refuge au mess ? Oui, enfin à condition que le colonel Rata Hosoja ne lui confie pas de mission urgente. Les planches mettant en scène Taka Takata surfaient sur l’humour linguistique. Je ne sais si les albums du petit soldat japonais restent trouvables. En vérité, je crains que chacune coûte aujourd’hui une colossale bouchée de pain (expression apprise en lisant une histoire de Taka Takata).

Rêves, reportages, sport

 

Tintin, tant de bons souvenirs... Bon d’accord, tout ça, c’était avant. Mais les bons moments consacrés à la lecture de l’hebdomadaire des jeunes de 7 à 77 ans ont existé pendant de nombreuses années. Rien ni personne ne pourront nous les enlever. J’espère que ceux qui achètent encore des anciens numéros ou des albums regroupant des périodes de parution éprouvent le même bonheur. A dire vrai, j’en suis convaincu.

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Outre les planches de BD, Tintin publiait régulièrement des dossiers ou articles consacrés à des sujets intéressant les jeunes. Mes souvenirs privilégient forcément ceux traitant de thèmes automobiles, par exemple les 24 Heures du Mans ou certains modèles de voitures de sport, Matra Djet, Triumph Spitfire. Mais d’autres, moins liés à mes terrains de prédilection m’ont également marqué, justement parce qu’ils incitaient à la découverte de nouveaux horizons. Je citerai par exemple un article au milieu des années 60 sur la vie d’un adolescent dans une manade en Camargue. Une existence proche des chevaux, de la nature, du vent, du soleil dans un site magnifique. Un quotidien qui semblait très libre, éloigné de la discipline scolaire, des ordres des parents. Sûrement pas si idyllique car ce garçon travaillait déjà très dur à l’âge de quatorze ou quinze ans, tout au moins pendant les vacances. Mais un reportage rien que pour les enfants, des tranches de vie qui faisaient rêver. Une histoire que j’ai associée un peu plus tard à l’atmosphère de « La calanque aux serpents », roman de Philippe de Baër paru aux Éditions SPES (collection Jamboree).

 

Non content de raconter le sport dans des reportages ou par le biais de la fiction, le magazine Tintin s’est investi auprès de compétiteurs. En 1973 par exemple, Alain Colas décide de s’aligner à la première Whibread, une course autour du monde en équipage passant par les trois caps (Bonne Espérance, Leuwin et Horn). Les organisateurs ne veulent pas de lui car il barre un trimaran, l’ex Pen Duick IV rebaptisé Manureva. Ils craignent qu’il domine la course, comme la Transat 1972 qu’il a brillamment remportée. Alain décide alors de partir hors compétition officielle, en solitaire. Parmi les partenaires de l’aventure, le journal Tintin. Le skipper communiquera avec la rédaction par radiotéléphone. Le magazine publiera régulièrement le récit de la circumnavigation. Le 8 septembre 1973, le coureur au large quitte le port de Saint-Malo. Les lecteurs de Tintin suivront les péripéties de son record autour du monde.

Tintin, 70 ans et plein d’amis !

Quelques jours plus tard, toujours en septembre 1973, le Grand National Tour Auto démarre à Dinard. De nombreuses Alfa Romeo 2000 GTV au départ, dont la beige immatriculée dans la Seine confiée à Martine Rénier et Béatrice Méo. Parmi les partenaires de l’équipage féminin lancé dans le grand bain, le journal de Tintin ! Les filles iront au bout de l’épreuve et se classeront 32èmes, résultat fort honorable avec une voiture du groupe 1 (catégorie la plus proche de la série). Nul doute que Tintin, le reporter, était fier qu’elles portent ses couleurs !

 

70 ans après le premier numéro du journal de Tintin, le journaliste et son compagnon Milou conservent plein d’amis. Des générations de lecteurs, et aussi les héros de fiction qui ont partagé les colonnes du magazine pendant une ou plusieurs décennies ! Je fais partie des amis éternels de Tintin et Milou. En raison du plaisir qu’ils m’ont offert en lisant le magazine et les albums mettant en scène mes héros de BD préférés. Et aussi parce que sans Michel Vaillant et Jari, c’est à dite sans Tintin, Jean Graton et Raymond Reding, je n’aurais peut-être pas osé le défi qui me tient le plus à cœur, écrire des fictions dans le monde du sport et plus particulièrement de la course automobile !

QUELQUES LIENS

 

Ronnie, un gentleman driver né pour être adapté en BD http://0z.fr/DwoeM

 

Une Honda aux couleurs des BD Michel Vaillant présentée par DESIGNMOTEUR http://www.designmoteur.com/2016/07/honda-art-car-jean-graton-artstrip-michel-vaillant/

 

Michel (Vaillant), Le Mans, sont des mots qui vont très bien ensemble http://bit.ly/1UV0fW4

 

Avant, quand Talbot roulait pour Tintin http://0z.fr/uxx1p

 

Un polar signé Thierry Le Bras dans l’univers de la course automobile http://bit.ly/1XEpx1J

 

Thierry Le Bras

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  • Mon nom : Thierry Le Bras. Profession :  chroniqueur, écrivain, consultant. Ma passion, décrypter les mécanismes psychologiques qui animent les personnes les plus attachantes comme les plus dangereuses. Surtout dans des univers cyniques...
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