Séries et feuilletons télévisés, des rendez-vous qui conditionnent des millions de téléspectateurs grâce à des codes proches de ceux du marketing. Ça marche depuis l’arrivée en masse de la télévision et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Peut-être que les diffuseurs changeront et que l’écran de visionnage sera un outil informatique, mais le goût des spectateurs pour des histoires qui les intéressent autour de thèmes qui les sensibilise et de personnages attachants garantiront toujours le succès.
Des séries américaines ont occupé l’écran pendant plusieurs décennies. D’autres ont conditionné le public et fait de leur créneau de diffusion une priorité absolue dans l’organisation des emplois de temps. D’autres encore sont rediffusées régulièrement alors que le jeune public qu’elles visaient a atteint l’âge de la retraite. Dallas, Les feux de l’amour, Zorro dépassent largement le statut de fictions diffusées en épisodes pour atteindre celui de phénomènes de société.
Si les producteurs américains savent concevoir des séries addictives, leurs homologues français ne manquent ni d’idées ni de talent.
Les séries et feuilletons qui attirent le public surfent sur les codes du storytelling
Ils créent des émotions. Nous les regardons non parce que nous en avons besoin mais parce que nous en avons envie. Les scenarii nous immergent dans un monde qui nous séduit, dans lequel nous serions contents de vivre ou d’agir. Nous adhérons aux valeurs que véhiculent les histoires suivies.
D’autant que la narration suit l’impératif schéma en trois actes, le départ (une situation initiale, un contexte correspondant au « il était une fois » des contes populaires), les péripéties (l’explosion avec un élément perturbateur qui rompt l’équilibre, la quête du héros, un crescendo avec un pic émotionnel), le dénouement (un nouvel équilibre, et éventuellement l’ouverture vers une nouvelle histoire).
L’identification des personas
Essayer de conquérir tout le monde serait vain et improductif, comme de vouloir vendre un même produit à tout le monde. En marketing, la solution consiste à définir les personas (clients types) en amont. Les séries et feuilletons visent également un public parfaitement identifié. Si une histoire retient particulièrement votre attention, vous possédez vraisemblablement les caractéristiques des téléspectateurs ciblés.
L’histoire ne se suffit pas à elle-même. La fidélisation du téléspectateur - le persona dans une série ou un feuilleton - passe par la création d’un lien. L’acheteur d’une marque de voiture considère son véhicule comme une partie de lui, de son identification. Je me rappelle une nouvelle radiophonique diffusée au début des années 80 où l’acheteuse d’un groupe de vente par correspondance s’attachait tellement au groupe qu’elle invitait son patron à son anniversaire (qu’il lui avait souhaité grâce à l’outil informatique dans un prospectus vantant une promotion exceptionnelle de ses produits).
Sitcoms, séries estivales, feuilletons se déroulant dans un univers devenu vintage au fil des années, mise en scène d’activités que nous aimons nous avons tous vu passer des feuilletons et séries qui créaient l’envie de les revoir, de les revoir, soit à l’occasion de rediffusions, soit en accédant à des supports où nous les redécouvrons.
Et bien que connaissant les mécanismes qui conditionnent le client (en l’espèce le téléspectateur), je reste comme les autres particulièrement sensible à certains univers découverts à l’occasion d’histoires diffusées en épisodes :
- parfois par nostalgie de la jeunesse, comme en ce qui concerne Opération Gauguin et Le jeune Fabre, diffusés la première fois à une époque où j’étais encore lycéen ;
- d’autres parce que les univers où se déroule l’action me fascinent, notamment celui de Pilotes de course (vu à la télévision au début de l’été 1975), ou celui de Avocats et associés où nous suivons la vie des membres d’un cabinet d’avocats au fil d’affaires pas toujours faciles à traiter, surtout quand leurs propres problèmes personnels et financiers épicent le quotidien...
- Les Cœurs brûlés et sa suite Les Yeux d’Hélène, où une très belle femme interprétée par Mireille Darc risque de tout perdre, la vue, l’amour et son affaire...
QUELQUES LIENS
Pole Fiction, storytelling d’un projet de fictions mécaniques mis au point par les animateurs des sites circuitmortel & designmoteur http://circuitmortel.com/?p=3795
Les émotions font partie des facteurs qui provoquent l’acte d’achat. Or, les associations d’idées et les souvenirs de jeunesse concourent à l’élaboration du contexte qui crée une relation affective durable avec un constructeur jusqu’au besoin possession d’un de ses modèles. Des éléments qui comptent en matière de #marketing et de #communication. Un exemple de séduction by #BMW http://circuitmortel.com/?p=3957
Des livres que j’ai commis https://bit.ly/2FYZvnp
Thierry Le Bras