Le titre d’un roman policier ? Non, ceci n’est pas une fiction. C’est le thème d’un essai sur lequel je travaille avec acharnement car ce sujet me tient particulièrement à cœur.
Les ingrédients seront comparables à ceux de la littérature noire. Cupidité, ruse, tromperie, envoûtement, guerre familiale, dissimulation et parfois même meurtre.
Qui sont les acteurs de ces scenarii ? Des personnes ordinaires que vous croisez dans la rue. Des êtres cupides qui considèrent que le meilleur moyen de réussir, c’est de séduire une cible plus à l’aise financièrement. Des montres de perversité qui détruisent les familles si elles parviennent à s’y introduire.
Famille recomposée, la grande arnaque ?
Loin de moi l’idée de jouer les pères la vertu et de mettre en cause la légitimité du divorce et le bonheur de nouvelles unions. Mais quitte à me montrer politiquement incorrect, je vais aborder des schémas qui font sourire, voire rire, quand ils se déroulent ailleurs, de préférence dans des familles qu’on n’aime pas trop.
Connaissez-vous des hommes qui ont réussi dans la vie et qui sont partis avec leur secrétaire, une employée subalterne ou une autre jeune femme qui n’avait pas d’argent ? Croyez-vous que c’est à cause du charisme de son patron que l’intrigante a choisi un homme bien plus âgé qu’elle ? Quelques semaines plus tôt, elle racontait à sa copine qui annonçait ses fiançailles avec le goal (amateur) de l’équipe de foot du coin qu’elle, elle se marierait avec un vieux tonton plein de fric. Elle se voyait déjà derrière la caisse du commerce, ou alors dans un bureau de direction de la PME, ou tout simplement femme au foyer traitant l’employée de maison comme une esclave. Ne me dites pas que cet exemple ne vous rappelle rien, je ne vous croirai pas.
Que s’est-il passé dans cette famille ? Rappelez-vous. L’intrigante sera devenue la maîtresse de l’homme plus aisé. L’homme aura commencé à dénigrer son épouse et à s’irriter contre ses enfants. La créature sera devenue sa concubine, puis sa nouvelle épouse. Combien de temps aura-t-il fallu avant que cette femme éloigne les enfants de son nouveau mari, voire qu’elle les sépare complètement de leur père ?
Conclusion de l’arnaque
L’intrigante ne « sacrifie » pas sa vie à un homme qu’elle n’aime pas sans contrepartie. Sa cupidité mérite une rémunération. Elle doit rentabiliser son investissement. D’ailleurs à sa place, une péripatéticienne ferait payer ses passes, n’est-ce pas ? Il lui faudra plus que la somme que son mari lui donne pour faire tourner la maison. Elle va l’apitoyer, s’inquiéter de ce qu’elle deviendrait si son cher époux disparaissait, la laissant face à ses abominables enfants qui – soit directement s’ils sont majeurs, soit représentés par leur mère et leurs grands-parents s’ils ne le sont pas – n’auront de cesse jusqu’à ce qu’ils l’aient dépouillée et jetée à la rue. Si en plus, l’intrigante fait un nouvel héritier à son bienfaiteur, les enfants du premier lit ne pèseront plus rien face à la nouvelle famille. Ils deviendront des empêcheurs de tourner en rond, pire, des ennemis sans qui la vie serait tellement plus facile. Dans certains cas, leur père ira jusqu’à rêver de pouvoir annuler leur existence avec effet rétroactif. Il regrettera d’avoir participé à la conception de descendants qui nuisent au bonheur de sa petite chérie puisqu’un jour ou l’autre, ils auront droit à leur part d’héritage. Des plans machiavéliques vont alors germer dans les esprits du nouveau couple. Surfer sur certains forums éclaire quant à l’esprit des marâtres. Elles n’hésitent pas à y solliciter des conseils afin de déshériter les enfants du premier lit de leur mari, à hurler leur rage à leur encontre, à se plaindre de l’existence des pensions alimentaires… Les enfants des premiers lits dérangent leurs plans. Ce serait si bien s’ils n’existaient pas. Certaines osent affirmer que le divorce des parents devrait rompre le lien parental avec le papa et faire perdre la qualité d’héritiers aux premiers enfants ! En les lisant, en les écoutant parfois dans des conversations, l’image de la marâtre des contes populaires s’impose à l’esprit. Dès l’époque de Blanche Neige et de Cendrillon, la belle-mère apparaissait comme une ignoble sorcière cupide. Ces profiteuses plaident leur cause en invoquant les mauvaises relations du père avec ses premiers enfants… et se gardent bien d’avouer leurs manigances diaboliques pour créer cette situation.
La marâtre de notre exemple suivra la voie de ses sœurs d’intérêts sordides. Son enrichissement passera par la valse des contrats d’assurance-vie et d’autres techniques sournoises qui, parallèlement, appauvriront son conjoint et lèseront les enfants du premier lit. Contrats de travail sans contrepartie réelle, baux commerciaux fictifs ou consentis moyennant des loyers déraisonnables qui permettent à la créature de constituer un patrimoine immobilier, glissements d’actifs, les techniques sont nombreuses. Elles n’ont qu’une limite, la réticence du mari à se dépouiller face à une femme susceptible de le quitter une fois ses objectifs atteints. Certaines de ces techniques constituent des infractions pénales graves. Le temps semble jouer en faveur des pirates de patrimoines. Mais la délinquance astucieuse a des limites. Pour les faits constitutifs d’abus de confiance, d’abus de biens et de recel, la prescription ne s’éteint pas avant que les délits aient été révélés (et pas seulement suspectés), quel que soit le délai nécessaire à ladite révélation. Autant dire que pour les héritiers légitimes, la vengeance est un plat qui se déguste froid !
La réalité dépasse la fiction
Dans l’essai que je prépare, je décrypte les techniques employées pour nuire aux enfants des premiers lits au profit de la dernière épouse et de sa descendance. Je souligne aussi les vides juridiques qui protègent de fait certains pirates de patrimoines. Ces défauts de notre législation, je les ai recensés dans un dossier qui est adressé en ce moment à tous les leaders politiques de notre pays. Leurs réponses ou leurs silences feront l’objet de messages réguliers sur twitter. Des pétitions en ligne seront lancées. Je communiquerai assidûment à ce sujet sur les réseaux sociaux. Un essai a-t-il sa place sur ce blog consacré aux polars, penseront certains ? Bien sûr que oui. Les faits divers nous apportent régulièrement des exemples affligeants de méfaits de dérives de familles recomposées où les dernières épouses n’hésitent pas à devenir des criminelles qui séquestrent ou tuent leurs bienfaiteurs. En matière de délinquance et de criminalité, la réalité dépasse la fiction.
Loin de moi l’idée de justifier des actes criminels, mais les agissements de certaines épouses cupides dans des familles recomposées sont si abominables qu’ils aident à comprendre le sentiment d’injustice qui a poussé Madame Le Couviour à un acte qui s’est mal terminé.
Enfin, je conclurai cette note en répétant que toutes les familles recomposées ne sont pas visées par mon propos. Lorsque le nouveau couple unit deux personnes du même milieu social, qui jouissent d’une certaine éducation, d’une situation financière comparable, le brigandage n’est pas de mise et il serait injuste de soupçonne la sincérité des sentiments. N’en déduisez pas cependant que les opérations déloyales ne concernent que les plus riches. Les modestes économies et le pavillon d’un salarié retraité ont attisé des convoitises accompagnées d’abus de faiblesse condamnables. Le remariage a servi de technique de détournement de fonds.
La famille recomposée est un phénomène de société. Son utilisation comme technique de captation aux dépens des enfants des premiers lits aussi.
QUELQUES LIENS A SUIVRE
La recette du crime parfait dans une famille recomposée. Simple à réaliser, inaperçue, quasi-improuvable. Illustration par une nouvelle noire et cyniquement humoristique :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/09/12/recette-de-crime-parfait.html
Le cynisme de certaines familles recomposées au programme du Retour du père proscrit, délice de coke fort de café, une des histoires composant 7 Nouvelles pimentées, mon dernier ouvrage :
http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-nouveaute-recueil-de-nouvelles-106512895.html
La famille recomposée modèle de société ? Pas toujours. L’avis d’un sociologue sur les couacs de la recomposition familiale :
Thierry Le Bras