« La vitesse, il n’y a que ça. » affirmait Jimmy Dean à son jeune cousin Markie. Il aura tout fait à vive allure, tourner, vivre, piloter et même mourir…
James Dean est et restera un mythe. A cause de son charisme bien sûr. Il dégage quelque chose de rare, qui ne se trouve que chez d’autres acteurs d’exception, tels Steve McQueen, Alain Delon, Tom Cruise… Il possède sa part de mystère. De tourments aussi. Comme tous les êtes plus doués que les autres, ceux qui sont nés pour aller au bout de leur talent et de leur passion. Ceux-là suscitent l’admiration, la fascination… des jalousies. Ils alimentent des ragots, des controverses, et ils souffrent de ne pas être compris. Sans doute une sorcière issue du domaine de la médiocrité s’acharne-t-elle à leur faire payer au prix fort les dons de la nature et les cadeaux de la bonne fée qui s’est penchée sur leur berceau. La dernière épreuve, l’accident mortel, a érigé le mythe James Dean en légende.
Dans Vivre vite, Philippe Besson traque l’homme derrière la star. Sa technique, rapporter les propos imaginaires de ses proches, de détracteurs, et de Jimmy lui-même. L’ouvrage prend donc la forme d’un roman, une recette littéraire qui mélange des zests d’histoire avec les fruits de l’imagination. Un cocktail très réussi qui se déguste sans modération et provoque un sentiment de manque au moment de fermer le livre.
Jimmy, un pilote fou de vitesse
Philippe Besson brosse le portrait d’un James Dean insaisissable, ambigu. Il laisse la liberté au lecteur de construire son personnage au fil des témoignages selon la force qu’il reconnaît à chacun.
Comme chaque lecteur, j’ai forgé mon Jimmy Dean. Ou plutôt ai-je conforté mon image de cet acteur et pilote qui m’a toujours fasciné. Mon Jimmy est un homme attachant, un être surdoué et sensible pas toujours compris par son entourage, un garçon qui ne peut pas communiquer avec son père malgré une affection sans doute réciproque. A la fois très fort, battant, et également blessé, à fleur de peau. Jimmy a compris très jeune que la sincérité est rare dans les rapports humains. Il a fabriqué sa carapace et a appris à se servir des autres comme on se servait de lui.
En outre Jimmy, c’est un pilote automobile, autant qu’un acteur. « J’ai repéré une Porsche 356 qui me plait beaucoup, témoigne-t-il à travers le clavier de Philippe Besson. Les voitures au moins ne font pas d’histoires. Et elles ne nous déçoivent jamais. » Il ne se contentera pas de rouler vite sur route avec cette auto. Il l’engagera à deux compétitions et montrera qu’il a le cran et l’adresse d’un vrai pilote. Décidé à persévérer, il cherche alors une voiture plus puissante. Il arrête son choix sur une Lotus, mais elle n’arrive pas. Alors il se rabat sur une Porsche 550 Spider, celle au volant de laquelle il trouvera la mort en se rendant à une épreuve en compagnie de son mécanicien. « Les sensations que j’ai éprouvées à Palm Springs et Backersfield (NDLR ses premières courses) je ne les ai pas oubliées. J’ai hâte de m’aligner au départ à Santa Barbara à la fin du mois. Tout de même, il n’y a rien de mieux qu’un moteur qui vrombit et une voiture qui file à toute vitesse. » Tout le monde connaît la suite…
Je vous conseille à tous de lire ce roman. Votre Jimmy sera forcément un peu (ou totalement) différent du mien. Mais n’est-ce pas l’intérêt de la littérature que de nous immerger dans un univers qui fait travailler notre imagination et provoque des émotions ?
QUELQUES LIENS A SUIVRE
Vivre vite, de Philippe Besson, est un roman publié par les Éditions Julliard. Il est disponible dans toutes les bonnes librairies ou sur Amazon http://amzn.to/1UcUIQd
Un de mes romans comporte une annexe consacrée à l’incroyable histoire de la Porsche 550 de James Dean http://bit.ly/1KhGOBW
Quelques Porsche au Mans Classic http://bit.ly/29tLQpx
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Thierry Le Bras