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18 juillet 2020 6 18 /07 /juillet /2020 14:32

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? écrirai-je en parodiant Lamartine. Oui, évidemment, et c’est pour ça que moto et voitures – qui en outre savent s’animer – font corps avec leurs pilotes.

En qualité d’auteur de romans et nouvelles sur fond de sports mécaniques, je vais prêcher pour ma paroisse, plaider la cause de fictions évoluant au cœur de sports qui me fascinent.

Image Cross -1973 – Photo : Thierry Le Bras

Image Cross -1973 – Photo : Thierry Le Bras

Mes lecteurs les plus fidèles connaissent déjà ma passion absolue pour les compétitions avec des machines propulsées par des moteurs vrombissants. Des temps forts garantis, comme dans les polars et les univers judiciaires, mes autres univers de prédilection.

Les combats des chefs

« La boxe ne ment jamais, affirmait Joe Frazier, Champion du monde des poids lourds, un des seuls à avoir envoyé Mohamed Ali (Cassius Clay)  à terre. »

Un principe qui pourrait s’appliquer à tous les sports, tout au moins quand les champions ne trichent pas, remportent leurs challenges grâce au talent, au travail, à l’acharnement.

Il n’en va pas de même dans les polars ou les affaires judiciaires. Un criminel essaie de passer à travers les mailles du filet par tous les moyens. Un justiciable recourt à un avocat qu’il appelle volontiers « mon bavard » ou « mon menteur » s’il est de mauvaise foi.

Couverture Circuit Mortel par Thierry Le Bras

Couverture Circuit Mortel par Thierry Le Bras

En sport, la triche s’invite parfois au tableau. Accidents provoqués, machines non conformes, incidents suspects, stratégies machiavéliques développées par des patrons de teams sans morale ont à l’évidence faussé des courses, voire des championnats,

Crime, délinquance et sport font bon ménage. Mais en général, l’effort et la beauté du sport suffisent à entretenir le suspense.

Ma première fiction publiée fut une histoire de moto !

Mes premières velléités d’écriture d’un roman remontent à l’année de mes 10 ans. J’avais commencé à écrire sur un cahier d’écolier l’histoire d’une bande de jeunes qui se lançait un défi ambitieux. Faute d’argent pour acheter une AC Cobra ou une prestigieuse GT italienne, ils allaient fabriquer dans le garage du grand-père d’un des membres de leur groupe une auto équipée d’un gros moteur américain dérivé de la série et placé à l’avant. La voiture serait capable de viser le Top 10 aux 24 Heures. Elle serait pilotée par un équipage constitué de deux futurs champions inspirés par un de mes copains et... moi. Après une course formidable, l’équipe construirait une petite série qui permettrait de financer les carrières de ses deux pilotes qui se battraient sur les courses les plus enthousiasmantes, du Rallye de Monte-Carlo au Grand-Prix de Monaco, à Indianapolis, au Mans, au Nürburgring, à Spa, à Monza...

Elles ont fait rêver tous ceux qui voulaient devenir pilotes – Photo :Thierry-Le-Bras

Elles ont fait rêver tous ceux qui voulaient devenir pilotes – Photo :Thierry-Le-Bras

Rallye, endurance, F2, F1, Formule Indy, Tour Auto, Mont-Dore, les deux garçons domineraient la course automobile. Je n’ai jamais terminé ce roman et je ne sais même pas ce que sont devenus les premiers brouillons. Sans doute perdus dans un déménagement... J’étais un peu jeune pour finaliser le projet.

Quelques années plus tard, encore lycéen, j’ai récidivé. Le challenge, participer à un concours de nouvelles réservé aux jeunes  sur le thème de la moto. J’avais choisi de développer l’histoire d’un nouveau bachelier gagnant, en même temps que le passeport vers la fac et la vie d’adulte, la possibilité de courir en motocross.

Couverture 15 histoires de moto – dont une de Thierry Le Bras

Couverture 15 histoires de moto – dont une de Thierry Le Bras

C’était il y a longtemps, avant la crise du pétrole, quand beaucoup de jeunes de ma génération croyaient fermement que le monde deviendrait de plus en plus beau et que la croissance et ses apports balaieraient tous les problèmes et insatisfactions. Optimisme de la jeunesse...

J’ai fait partie des lauréats et ma nouvelle a été publiée. Le recueil dans lequel elle était intégrée est désormais épuisé. L’éditeur a disparu et sa marque a été reprise par un grand groupe. Le catalogue d’époque ne sera plus exploité.

Baptiste Felgerolles, pilote moto – 2020, entraînement à Carole – Photo :Thierry Le Bras

Baptiste Felgerolles, pilote moto – 2020, entraînement à Carole – Photo :Thierry Le Bras

Alors, considérant que la nouvelle conserve un certain intérêt dans la mesure où elle témoigne de l’état d’esprit d’un jeune pilote déterminé au temps des seventies, j’ai décidé de la partager gratuitement sur Internet. Elle s’intitule DURES LOIS DU CROSS et est préfacée par Baptiste Felgerolles, un jeune pilote moto performant, méritant et attachant. Préface et fiction (illustrée de photos d’époque) à découvrir ICI : http://circuitmortel.com/?p=4106

QUELQUES LIENS

Suivez le Club des supporters de Baptiste Felgerolles, auteur de la préface de DURES LOIS DU CROSS https://www.facebook.com/groups/309158590264601/  (n’hésitez pas à devenir membre du groupe et à y inviter vos amis)

Thierry Le Bras, auteur, consultant et chroniqueur est sur Linkedin https://www.linkedin.com/in/thierry-le-bras-3629ab55/

Brice Bolonié, l’histoire d’un tricheur sans honte ni remords http://0z.fr/110Cx

Des sports de combat à la moto et à l’automobile avec Ronnie http://bit.ly/Q8Rz1b

David Sarel et les drogués de sport http://circuitmortel.com/?p=176

Thierry Le Bras

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 17:56

Comme tous leurs confrères, les avocats havrais associés Richard Grandel et Daniel (dit Dan) Meunier se soumettent au cauchemar du confinement. Le cabinet n’est pas ouvert au public. S’ils s’y rendent de temps en temps pour gérer les dossiers qui ne peuvent pas être réglés par télétravail, ils assument l’essentiel de leur activité à domicile et ont hâte de retrouver une vie professionnelle et sociale normale.

Les relations avec les clients se limitent à des échanges par téléphone ou à des vidéo-conférences.

— Finalement, nous aurions peut-être dû prendre notre retraite plus tôt, soupire Dan. Avec la crise du Covid 19 et la catastrophe économique et financière qui va suivre, la valeur de nos parts du cabinet va chuter de 50% en quelques semaines.

Nés en 1948, les deux compères qui se connaissent depuis le collège auraient effectivement pu renoncer à leur activité professionnelle depuis longtemps. Mais voilà, l’avocature représente plus qu’un simple métier. C’est une vocation, un sacerdoce, une passion. Ils aiment tant leur profession qu’ils ont du mal à s’imaginer y renoncer.

Peugeot-404-Cabriolet - 2018 - Saint-Malo - Photo-Thierry-Le-Bras

Peugeot-404-Cabriolet - 2018 - Saint-Malo - Photo-Thierry-Le-Bras

— Pas faux, approuve Richard. Mais je ne me vois pas remiser ma robe d’avocat au placard. Et toi non plus, je suis sûr. La vie était si joyeuse quand nous étions jeunes... L’époque des belles voitures de notre enfance, de notre adolescence, des sorties en dériveur, de nos études, de nos premières années dans la vie active... Le temps où il était interdit d’interdire alors que nous avons l’impression aujourd’hui que tout n’est plus qu’interdictions et privations de liberté. Comment le temps est-il passé si vite ? Comment le monde est-il devenu si morne ?

— J’ai du mal à comprendre et je n’aime pas la société d’aujourd’hui, observe Dan. Mais je décrocherais plus facilement que toi. C’est toi le plaideur né. Moi, je me concentre surtout sur les montages fiscaux, les organisations de sociétés, les contentieux avec le fisc et l’URSSAF. J’avoue que quelquefois, j’en ai un peu marre.

— Nous sommes souvent sur les seuls créneaux où les clients se montrent reconnaissants, tempère Richard. Toi, tu les aides à payer moins d’impôts, à optimiser leur patrimoine. Moi, je sauve leurs permis de conduire quand ils ont eu le pied lourd, je suis le dernier rempart s’ils ont des problèmes avec les flics et la justice, je tire leur progéniture d’affaire quand les chères petites têtes blondes ont déconné. Sans compter les services que nous leur rendons au moment où ils vendent ou achètent des affaires et négocient des contrats.

— Tout ça va changer avec le confinement, coupe Dan. Le métier va se transformer, même au sein de notre cabinet, je le crains. Les négociations d’entreprises déjà, on oublie pour un moment. Tout le monde va être en cessation des paiements et les banques ne financeront plus d’acheteurs de peur que la crise sanitaire reparte et que le pouvoir reconfine. C’est une aubaine, cette crise, pour le président et le premier sinistre. Plus de grèves, plus de manifestations, plus de déculottée visible aux municipales. Les gens sont tellement obnubilés par le coronavirus qu’ils sont anesthésiés, en plein coma mental.

Masque-barrière - Copyright-inconnu

Masque-barrière - Copyright-inconnu

— Tout à fait exact, approuve Richard. Ils vont bientôt être reconnaissants au pouvoir de payer des masques  très cher après les avoir attendus pendant des semaines, de manquer de tests, de ne pas bénéficier de prescription libre de la Chloroquine, d’être ruinés et ne réaliseront même pas que ce sont les pays qui n’ont pas confiné leurs populations comme la Corée du Sud et la Thaïlande qui s’en tirent le mieux. Et oui, notre métier va changer, c’est sûr. Les ventes de fonds de commerce et les créations de sociétés, nous allons devoir oublier pour un moment. A la fin du confinement, je prévois plutôt une multiplication sans précédent des dépôts de bilans, des recouvrements de créances délicats parce que les débiteurs n’auront plus une tune, des licenciements économiques ou déguisés en licenciements économiques. Une catastrophe. Sans oublier les divorces après les tensions et explosions des cohabitations forcées par le confinement. Ni les procédures après des violences sur les enfants, les problèmes de garde qui en résulteront. Les voisins sont plus prompts à surcharger le 17 d’appels de dénonciations de ceux qui, à leur sens, sortent trop, qu’a appeler le 119 parce qu’ils sont témoins de violences. Des procédures contre les assureurs au sujet des pertes d’exploitation aussi, car bien sûr les contrats qui prévoient la couverture en cas d’épidémie ne joueront pas en cas de pandémie. Et n’oublions pas les plaintes après cambriolage des magasins au moment des fermetures. Je vois une année judiciaire très noire.

 

Plaque-cabinet-d-avocats- Copyryight-inconnu

Plaque-cabinet-d-avocats- Copyryight-inconnu

— Tu as raison, ajoute Dan. Les prochains mois ne vont pas être très gais au niveau ambiance dans les cabinets d’avocats. Sans compter les plaintes de ceux qui auront perdu des proches contre les EHPHAD, contre les médecins, contre ceux qui sont au pouvoir.

— C’est certain, répond Richard. Contre le pouvoir, je suis prêt à envisager de monter des dossiers sans concession. J’ai été trop choqué par certaines incohérences, à commencer par celle d’un premier ministre à temps partiel car il a fait campagne pour se faire élire maire à un moment où la France avait besoin d’un premier ministre à plein temps. Scandalisé aussi que ce personnage ferme les bars et les restaurants d’heure à heure, au risque de ruiner toute une profession, au même moment qu’il demandait aux gens d’aller voter aux municipales où il espérait être élu au premier tour et sauver ses fesses quand il serait lourdé de Matignon. Fou de rage aussi du discrédit qu’une certaine bande veut infliger au professeur Raoult. Mais les plaintes contre les soignants et les établissements qui s’occupent des gens et particulièrement des seniors, je suis beaucoup plus réservé. Je dis oui si de grosses fautes ont été commises, mais la plupart ont travaillé avec un dévouement  admirable, au rythme d’un sprint pendant la durée d’un marathon.

Les deux avocats consultent leur courrier, s’inquiètent d’éventuelles urgences pénales et des audiences qui seraient maintenues, se préoccupent des délais en se méfiant de ceux qui ne seraient pas suspendus, vaquent aux occupations  qui restent possibles au sein du cabinet...

***

— Dire que nous ne pouvons même pas aller déjeuner dans un restaurant de fruits de mer ce midi, grogne Dan à onze heures quarante. Nous n’avons que deux options, rentrer à la maison ou aller chercher quelque chose dans un établissement qui propose des plats à emporter. Pas de la malbouffe de chaîne, ça va de soi.

— J’ai une idée, suggère Richard. J’ai vu sur Facebook que notre cliente Hermeline Farcy propose des livraisons de ses spécialités d’andouillette. Je vais lui téléphoner pour lui demander si nous pouvons être livrés au cabinet.

— Joyeuse bonne idée, répond Dan. Au moins, si elle n’a pas vendu son restaurant, elle ne s’est pas lancée dans l’entreprise de tueurs à gages qu’elle envisageait il y a deux ans (voir liens en fin de note).

— Ne jurons de rien, corrige Richard. Elle l’a peut-être fait sans rien nous dire et ne conserve peut-être le resto que comme couverture...

— Pas faux...

— Je suis contente de vous avoir, répond Hermeline Farcy. Oui, je peux vous faire livrer le plat du jour. Et je voulais vous demander un truc. Pour survivre en cette période de fermeture, j’ai ajouté un plat d’andouillette à ma carte de plats à emporter ou livrer. Chaque jour, je la baptise d’un nom qui suggère une personnalité politique connue grâce à sa localisation. Ce midi, c’est l’andouillette de Tulle avec sa sauce moutarde piquante et ses patates, ça vous va ? Demain, ce sera l’andouillette d’Amiens avec ses macarons de légumes... Il y en a une par jour. Vous croyez que je risque quelque chose ?

Andouillette-sauce-moutarde-piquante-et-ses-patates - Copyright-inconnu

Andouillette-sauce-moutarde-piquante-et-ses-patates - Copyright-inconnu

— Théoriquement, une action pour insulte ne serait pas impossible, répond Richard. Une femme a été mise en garde à vue à Toulouse pour avoir placardé une banderole sarcastique vis à vie du  locataire actuel de l’Élysée. Mais d’un autre côté, il n’existe plus de délit spécifique d’offense au Chef de l’État. En cas d’intervention d’un officier de police judiciaire, répondez que vos recettes n’ont rien à voir avec des personnalités précises mais que vous utilisez seulement des lieux associés à des personnes connues dans le but d’attirer les clients en cette période particulièrement difficile pour votre profession. Après, si vous êtes poursuivie, je ferai des gorges chaudes au tribunal et dans les médias et je pense les chances de vous faire relaxer très fortes. Et je ne pense pas que les politiques aient très envie de voir leurs noms associés à des recettes d’andouillette dans les prétoires...

— J’avais eu une autre idée, mais j’y ai renoncé, avoue la restauratrice. J’ai pensé un moment ouvrir un clandé en proposant des planches de charcuterie associées à des apéritifs ou bières. Je pouvais masquer les vitrines avec des rideaux. Mais je me suis dit que les Français étaient des dénonciateurs nés nostalgiques de Vichy  et que je me ferais balancer.

— A éviter en effet, confirme Richard. Un tel établissement ne tiendrait que quelques heures avant débarquement des forces de l’ordre dans le contexte actuel.

— Je vous mets combien de parts ? reprend Hermeline. Des éclairs au chocolat et un petit Bordeaux avec ça ?

— Deux parts, deux éclairs au chocolat et un petit Gamay plutôt, répond Richard. Je vous règle maintenant par carte ?

— Oui, c’est possible, confirme Hermeline. Le livreur arrivera à votre cabinet pour 12 Heures 40. Ça ira ? Au fait, vous avez un tire-bouchon et des couverts ?

— Oui, parfait pour l’heure. Mon associé et moi-même serons ravis de déguster votre andouillette de Tulle. Nous avons tout ce qu’il faut pour ouvrir des bouteilles et manger correctement. Nous mangeons régulièrement au bureau en  tenant des réunions de travail. Bonne fin de journée et bon courage, chère Madame Farcy.

***

Richard et Dan se régalent avec la cuisine d’Hermeline, beaucoup plus attirante et digeste que les recettes fiscales de leur inspirateur qu’ils honnissaient. La pause du déjeuner les incite à évoquer les vacances estivales que les couples qu’ils forment avec leurs épouses respectives passent ensemble chaque année.

— D’abord, à quelle date allons-nous partir ? se préoccupe Dan. Août ou septembre, comme cela risque d’être bientôt recommandé ?

Porsche-550-Spider - Photo-Thierry-Le-Bras

Porsche-550-Spider - Photo-Thierry-Le-Bras

— Trop tôt pour le dire, s’interroge Richard. Il faut d’abord que tout soit ouvert à nouveau et que les réservations ne soient pas trop aléatoires. En tout cas, nous pouvons dire adieu à notre projet de vacances américaines sur les traces de James Dean. Nous devrons attendre un peu pour aller voir les sites où il a vécu, où il a tourné, où il a couru avec ses Porsche. Dommage, un héros de notre jeunesse. Il faudra encore patienter un moment.

Retour-de-Mer- Photo-Thierry-Le-Bras

Retour-de-Mer- Photo-Thierry-Le-Bras

— Après le Morbihan il y a deux ans, la Vendée l’an dernier, je suggèrerais bien la région de Dinard et Saint-Malo cette année, avance Dan. C’est superbe, et nous contribuerons ainsi à faire travailler les restaurants et établissements locaux qui ont dû terriblement souffrir de la fermeture imposée par le premier sinistre et son maître.

Porsche-Carrera-RS-2-7 - 1973 - Dinard - Photo-Thierry-Le-Bras

Porsche-Carrera-RS-2-7 - 1973 - Dinard - Photo-Thierry-Le-Bras

—  Excellente idée, approuve Richard. En outre, ça nous rappellera 1973, notre jeunesse quand le Grand National Tour Auto partait de Dinard et que nous y participions, avec le même enthousiasme que si nous nous étions appelés Ricardo Rodriguez et Dan Gurney !

QUELQUES LIENS

James Dean, à chacun son Jimmy. Celui de Richard et Dan, le mien, c’est le pilote fou de vitesse à retrouver ICI  http://bit.ly/1hKViUh

Une atmosphère de fin du monde  http://circuitmortel.com/?p=4052 

Quand automobile, compétition, philosophie, métaphysique et questions existentielles se rejoignent à la Nuit des musées... http://circuitmortel.com/?p=3743

Dans les fictions, les automobiles contribuent à installer le décor, l’atmosphère, à souligner les caractères des personnages http://circuitmortel.com/?p=3843

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Thierry Le Bras

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 11:25

Avec le confinement dû au coronavirus, ceux qui ne travaillent plus régulièrement ne sont pas rares. Plus question d’aller au bureau tous les jours pour de nombreux professionnels qui tentent de vaquer à leurs tâches chez eux grâce aux possibilités qu’offrent l’informatique et Internet.

 Parmi eux, Philippe et Laurent Georjan, deux cousins avocats installés à Paris et dans la soixantaine qui habitent une grande maison à Montlhéry avec leurs épouses respectives et un chat espiègle appelé Félix par analogie avec le félin vedette de spots publicitaires. Vous les connaissez déjà (voir les liens en fin de note).

S’ils se plient au confinement par esprit civique et parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix, Philippe et Laurent tournent comme des lions en cage pendant cette période (un point commun avec Félix qui s’imagine volontiers en roi des animaux).

Tout-est-fermé – 2020 – Photo-Thierry-Le-Bras

Tout-est-fermé – 2020 – Photo-Thierry-Le-Bras

Voici un extrait d’une de leurs conversations intervenue le jeudi 26 mars 2020 à l’heure de l’apéritif.

— Le pouvoir nous incite à boire, plaisante Philippe en servant du Porto à sa femme Julie-Lou ainsi qu’à Marie-Christelle, celle de Laurent, avant de verser du whisky dans le verre de son cousin et le sien. Sans le confinement, nous aurions fait un tennis en double tous les quatre ce soir.

— Nos gouvernants nous empoisonnent en nous poussant vers l’obésité, enchérit Julie-Lou en posant un plateau d’appétissants toasts à la rillettes de saumon et à la  terrine fruits de mer sur la table.

— De quoi aurons-nous l’air quand nous aurons le droit de sortir comme avant ? ajoute Marie-Christelle. Nous allons faire peur à la coiffeuse, à l’esthéticienne et à tout le monde dans la rue.

Pratique-vélo-f-intérieur – Copyright-inconnu

Pratique-vélo-f-intérieur – Copyright-inconnu

— Philippe et moi, nous faisons encore de la musculation  et du vélo d’appartement  dans le garage ainsi que  du ping-pong dans le jardin, intervient Laurent. Nous devrions garder la forme à défaut du moral. Ne plus voir les enfants nous manque tellement à tous. Et les contacts hors Internet et téléphone avec nos amis aussi.

— Oui, mais la musculation fait plutôt pendre du poids qu’en perdre, rigole Julie-Lou.  Et tous les deux, vous seriez plutôt partis pour la semaine des quatre jeudis...

— Parce que nous n’allons plus au cabinet que lorsque nous sommes de permanence ? Interroge Philippe. Il faudrait moderniser l’expression en parlant de semaine des quatre mercredis, non ? T’inquiète, nous n’allons pas devenir feignants après avoir travaillé autant d’années.

— Ce n’est pas que je voulais dire, poursuit Julie-Lou. Je ne considérais pas le jeudi comme le jour de repos des écoliers mais comme la veille du vendredi, période de jeûne jadis. J’insinue juste que vous auriez tendance à faire bombance tous les jours.

- D’accord, rigole Laurent. De toute façon, le mercredi jour de congé des écoliers, nous n’avons pas expérimenté. Nous étions déjà en fac quand ça a été mis en application. Nous ne sommes plus si jeunes les uns et les autres. Nous avons connu France Gall chantant Sacré Charlemagne quand nous étions en sixième.

Sacré-Charlemagne – 1964 – France-Gall

Sacré-Charlemagne – 1964 – France-Gall

— Une chanson qui rendait notre prof de musique complètement dingue, se souvient Philippe. Elle ne supportait pas qu’une chanteuse de variétés incite les enfants à se moquer de l’école. Il faut dire qu’elle avait une tête à manger des gâteaux secs et que le second degré et l’humour lui manquaient totalement.

— Absolument, approuve Laurent. D’ailleurs, elle n’a jamais décelé notre potentiel vocal et musical. Nous aurions peut-être pu former un groupe de rock irrésistible si elle avait encouragé notre talent. Que nenni. C’est pour ça que nous n’avions plus qu’à faire droit, devenir avocats, et nous passionner en plus pour la course automobile !

— C’est cela oui, coupe Marie-Christelle. Je vous imagine très bien vous roulant par terre pour hystériser les foules dans des ensembles en cuir noir avant de jeter vos chemises dans le public au moment de sortir de scène...

Tout le monde éclate de rire.

— Dans un sens, le confinement a quelques bons côtés, avance Julie-Lou.

Félix – Chat-désœuvré – Photo-Thierry-Le-Bras

Félix – Chat-désœuvré – Photo-Thierry-Le-Bras

— Je ne trouve pas vraiment, conteste Philippe. Regarde ce pauvre Félix, Il en a sûrement marre que nous squattions sa maison 24 heures sur 24.

— Au contraire, il est ravi que tout le monde le caresse et il n’a jamais autant ronronné, corrige sa femme. Non, je pensais que pendant cette période, il n’y a pas de course automobile. Marie-Christelle et moi, nous n’avons pas de raison d’avoir peur. En temps normal, vous auriez bientôt tous les deux pris place dans un monstre mécanique pour disputer le Tour Auto. Et Mathias et Florian auraient débuté leur saison de circuit dans un autre bolide. Nous aurions eu peur tous les week-ends de course sans jamais vous demander d’arrêter car nous savons à quel point vous aimez ça. Là au moins, nous sommes tranquilles quelques semaines pour nos maris et nos fils.

Porsche-Carrera-RS-à-l-attaque- Photo-Thierry-Le-Bras

Porsche-Carrera-RS-à-l-attaque- Photo-Thierry-Le-Bras

Philippe baisse la tête. C’est lui qui a entraîné son cousin dans le défi des sports mécaniques et en a fait son navigateur en rallye, poursuivant  l’aventure dans les épreuves de véhicules historiques plutôt que ranger casques et combinaisons à un âge où beaucoup ont pris leur retraite sportive. C’est lui qui a transmis à son fils et à son neveu le virus de la vitesse et de la compétition.

— Pas faux, reconnaît  Laurent. Le bonheur des uns ne fait pas toujours celui des autres. Et nous sommes tous des égoïstes qui voyons midi à notre porte.

— Exact, admet Philippe. Les  pilotes sont des égoïstes, ce qui ne les empêche pas de se préoccuper des leurs et de les aimer. J’avoue par contre être terrifié par l’avenir aujourd’hui. Pas forcément par la maladie et la terreur qui s’est développée, mais par son impact. Outre les malades, les familles des victimes et le personnel de santé mis à rude épreuve, je pense aux commerçants, aux travailleurs indépendants qui se demandent comment ils vont vivre demain, étant précisé que les mécanismes d’aide promis ne leur seront pas forcément applicables car ils ne satisferont pas à tel ou tel critère d’un pouvoir sournois et d’une administration tatillonne. Comment peut-on simultanément fermer les cafés et les restaurants pratiquement sur le champ tout en maintenant le premier tour des élections municipales ? Ah si, j’oubliais, la volonté d’un premier ministre aux abois de s’assurer un parachute s’il parvenait à se faire élire au premier tour dans sa ville. Je pense encore à ceux qui ont déjà du mal à y arriver avec leurs salaires et qui vont se retrouver avec juste une fraction de ce qu’ils touchaient d’habitude. Je pense aux lycéens, étudiants qui se demandent quand et dans quelles conditions ils passeront leurs examens. Je pense à ceux qui exercent leurs activités dans une région saisonnière et qui ne survivront pas économiquement à cette année troublée. Et tant d’autres dont les préoccupations ne sont pas prioritaires mais pour qui ce temps suspendu est un coup dur, voire une catastrophe...

— Catastrophe économique, crise financière et drames à prévoir, ajoute Laurent. Quand nous sortirons du confinement, les cabinets d’avocats et d’experts-comptables vont passer leur temps à préparer des dépôts de bilans. Les chiffres du chômage et des demandes de RSA vont exploser comme jamais encore dans le passé. Réussirons-nous à être les derniers remparts de nos clients contre la misère ?

Tout le monde approuve tristement la sinistre prévision.

— Il va déjà falloir sortir vivants de la pandémie, s’inquiète Julie-Lou.

— En espérant qu’on nous donne de la Chloroquine si nous sommes touchés malgré les manœuvres de la bande à Buzin et de la Macronnie, grogne Philippe. Après tout, si les plus de 60 ans crèvent avant de toucher leurs retraites, ça fera des économies... 

— Tu vas te faire traiter de complotiste si tu dis ça à l’extérieur, s’inquiète Julie-Lou.

— M’en fous, répond Philippe. Je ne le crierai pas sur les toits mais je ne suis pas obsédé par le diktat du politiquement correct. N’oublions pas que quand nous doutons de quelque chose ou de quelqu’un, la vérité se révèle le plus souvent pire que ce que nous suspections. Il faut savoir garder le pouvoir de dire non, de s’élever contre la vilénie, la force qui animé De Gaulle quand il a refusé la soumission et choisi de défendre la France libre.

Pièce-de-boeuf-au-poivre - Copyright-inconnu

Pièce-de-boeuf-au-poivre - Copyright-inconnu

— Parlons de choses plus consensuelles, tempère Marie-Christelle. Ce soir, nous avons préparé des nems puis du dos de colin aux petits légumes avec sa sauce nantaise. Et pour accompagner les mets, un petit Gamay frais. Vous auriez peut-être préféré de la viande les gars, mais comme demain, c’est à votre tour de préparer le dîner et que nous aurons forcément droit à de la viande de bœuf avec une sauce poivre ou béarnaise, nous avons pensé, Julie-Lou et moi, qu’un dîner plus léger serait approprié ce soir...

Éclat de rire général.

Osso-buccco – Copyright-inconnu

Osso-buccco – Copyright-inconnu

— Objection ! clame Philippe. Demain soir, nous ne mangerons pas du bœuf au poivre, mais de l’Osso bucco aux tomates et aux oranges. Je l’ai commandé tout à l’heure à L’Auberge du noisetier. Si le restaurant et l’hôtel sont fermés, la partie plats à emporter reste ouverte. Et nous avons encore le droit de sortir pour des courses de première nécessité.

— Espérons que tous nos proches et tous ceux que nous apprécions prennent bien soin d’eux, conclut Laurent. Hastag StayAtHome puisque le pouvoir n’a pas su fournir des tests, de la chloroquine, du gel hydroalcoolique et des masques à son peuple. Nous ne sommes plus un pays phare mais plutôt une nation naufragée. Pour longtemps, je le crains...

QUELQUES LIENS

Ambiance fin du monde quand la rumeur annonce que tout va s’arrêter  http://circuitmortel.com/?p=4052

Cynisme, retraites et vague de meurtres https://bit.ly/2QpFCai

Flash-back au temps de l’adolescence turbulente de Philippe et Laurent http://bit.ly/1nR7R3i

Quelques livres que j’ai commis https://bit.ly/2FYZvnp

Suivez-moi sur Twitter  https://twitter.com/ThierryLeBras2 , et  pourquoi pas sur Facebook ? http://www.facebook.com/thierry.lebras.18 

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Thierry Le Bras

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 16:34

« Que le temps a passé vite », songe Maître Richard Grandel qui, à 71 ans, se dit qu’il va bien falloir accepter l’idée de prendre sa retraite un de ce jours. D’ailleurs, me monde a tellement changé qu’il ne se sent plus en phase avec une société qu’il n’aime plus, qu’il trouve fade, liberticide, hypocrite...

Richard Grandel a aimé les années 60, 70, 80... Il a profité de la vie, adoré défendre ses clients, profité de sacrés bon moments aussi, et pris quelques libertés avec certains principes et certaines lois, le Code la route par exemple. Quoiqu’il arrive maintenant, il ne regrette rien. Il a bien rigolé.

justice-et-Big-Data - Copyright-inconnu

justice-et-Big-Data - Copyright-inconnu

Bon, c’était mieux avant, mais il faut bien s’adapter à son époque. Le cabinet fonctionne toujours très correctement. A lui les affaires pénales et le contentieux. A son vieux compère Dan, pour les clients Daniel Meunier, ex conseiller juridique et fiscal, les questions de relations avec les établissements financiers et l’optimisation fiscale. Leur équipage reste performant, comme une paire de pilotes habitués à rouler ensemble aux 24 Heures du Mans.

Quelques anecdotes lui reviennent en mémoire. Elles remontent au temps où la technologie était moins sophistiquée, où  la machine servait l’homme au lieu de le concurrencer et d’essayer de le surpasser, de le ringardiser, comme les logiciels qui prétendent aujourd’hui prévoir le résultat d’une affaire avant qu’elle soit plaidée en analysant plus de données que peuvent le faire des avocats qui consultent la jurisprudence. Oui, mais sans prendre en compte le talent et la force de conviction du plaideur, sa capacité à impressionner les magistrats, à déstabiliser l’adversaire et ses témoins, à devenir le patron du ring judiciaire, à emporter la décision aux points ou par KO ! Quelque fois à faire rire aussi et à se tirer d’affaire par un trait d’humour ou une astuce peu conventionnelle.

Mais c’est ma boite, non ?

Richard se rappelle une affaire racontée par son père, lui-même avocat. Richard  était encore étudiant mais, déjà obsédé par le désir de suivre les traces de son ascendant, il le pressait de questions sur son métier, ses affaires, les conseils qu’il prodiguait aux clients.

Ce soir-là, il était question d’abus de biens sociaux, une des infractions qui donnent des cheveux blancs aux hommes d’affaires et aux puissants accusés d’être co-auteurs, complices ou recéleurs dans des affaires volontiers couvertes par des médias partisans.

Blagues d’ avocats...

L'abus de bien sociaux est défini par le Code de commerce comme le fait pour un dirigeant d'entreprise commerciale de faire, de mauvaise foi, un usage des biens ou du crédit de la société qu'il sait contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il est intéressé directement ou indirectement.

Jojo Plantin, le client de Maître Grandel père, était l’actionnaire largement majoritaire et le président du conseil d’administration d’une Société Anonyme exploitant une société de travaux publics. Il habitait la même petite commune que la famille Grandel à proximité du Havre, ce qui avait permis la rencontre ayant déterminé le PDG à choisir son avocat.

Jojo Plantin était un bon père de famille qui  roulait en DS, jouissait de la confiance de son banquier, n’affichait pas de maîtresse et réglait convenablement ses fournisseurs.  Il assistait régulièrement aux réunions du CCB (Club des Cœurs du Bocage) un club de notables de la région.

Citroën-DS - Photo- Thierry-Le-Bras

Citroën-DS - Photo- Thierry-Le-Bras

Pas le profil d’un délinquant traditionnel. Un jour pourtant, Jojo Plantin appela son avocat avec une voix moins assurée que d’habitude. Que s’était-il donc passé ?

- J’ai le commissaire aux comptes qui sort du bureau. Il va me dénoncer auprès du Procureur de la République pour abus de biens sociaux. Est-ce que je risque quelque chose ?

- Il vous reproche quoi ? s’enquit l’avocat.

- Des bricoles sans importance, mais il dit qu’il m’avait demandé de régulariser la situation l’année dernière et que, comme je n’ai rien fait, il a l’obligation de révéler les infractions qu’il a découvertes dans le cadre de son mandat au Parquet.

- C’est vrai, confirma l’avocat. Il doit certifier la sincérité et la régularité des comptes sociaux et effectivement  prévenir le Procureur en cas d’infraction constatée pendant son audit. Il veille au respect de l’égalité entre les actionnaires. De quoi s’agit-il exactement ?

- Égalité entre les actionnaires, ça me fait rigoler. La société, c’est mon pognon, mon boulot, c’est moi qui vais au taf tous les matins. J’ai toutes les actions sauf 5 qui sont au nom de ma femme, 5 au nom de ma mère, 1 à l’expert-comptable et 12 réparties entre 6 copains que je connais depuis l’école. Ce qu’il me reproche ? Que l’Ami 6 de ma femme est au nom de la société, que la société paye l’entretien, l’assurance et le carburant de la voiture alors qu’elle ne travaille pas dans la boite. il conteste aussi des factures de restaurant. Il paraîtrait que je paye les réunions de famille avec la boite et que c’est pas bien. C’est ma boite à moi, non ?

Citroën-Ami-6 - Photo-Thierry-Le-Bras

Citroën-Ami-6 - Photo-Thierry-Le-Bras

- Dans votre esprit, évidemment, avait tenté d’expliquer l’avocat. Mais juridiquement, la société a une personnalité juridique distincte des actionnaires qui la composent, fussent-ils majoritaires. Donc, il faut régulariser la situation pour la voiture, la mettre au nom de vote femme ou au vôtre, et payer les notes de restaurant avec la famille avec votre compte personnel. Ou au moins vous arranger avec le restaurateur pour qu’à l’avenir, il établisse des factures paraissant comme des réunions d’affaires au niveau des dates.

- C’est vrai que je n’ai pas été fin sur ce coup-là, admit Jojo Plantin. Les factures contestées datent toutes de jours fériés ou de dimanches et j’ai dit à ce pisse-froid de commissaire aux comptes que c’était pour faire des bouffes avec la famille. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?

T’as abusé de quoi ?

L’avocat avait rassuré son client.

- Au pire, une enquête. L’abus de biens sociaux est un délit pénal. Mais en pratique, les Procureurs ne poursuivent pas souvent si les infractions dénoncées ont été régularisées. Donc, une fois la carte grise mise au nom de votre femme, il faudra peut-être rembourser les frais comptabilisés à tort dans la société. Au pire, on prévoira une prime exceptionnelle ou une distribution de dividendes pour compenser.

- Pas besoin, intervint Jojo Plantin. J’ai les moyens, et puis il y a le black et là, personne n’a rien vu, surtout pas le commissaire aux comptes.

- Chuttt, avait tempéré Maître Grandel père. On ne parle pas de ça au téléphone...

Estafette-Gendarmerie- Photo-Thierry-Le-Bras

Estafette-Gendarmerie- Photo-Thierry-Le-Bras

L’avocat avait raison. Il ne se passa pas grand-chose. Une enquête fut bien ouverte. Un jour, des gendarmes du coin vinrent voir Jojo Plantin. Ils ne connaissaient rien au droit des affaires et ne savaient pas ce qu’était un abus de biens sociaux. Le plus jeune jouait dans l’équipe de foot du coin que sponsorisait généreusement l’entrepreneur. Le plus vieux connaissait le chef d’entreprise depuis vingt ans et buvait souvent des pots avec lui. Les ennuis d’éloignèrent comme ils étaient venus.

- Il paraît que t’as abusé de quelque chose, commença l’aîné. Et on doit faire un rapport.

- J’ai une tête à abuser de quelque chose, moi, s’indigna Jojo Plantin. A part de l’apéro de temps en temps le dimanche midi, j’avoue. En fait, c’est une histoire comptabilité. Le commissaire aux comptes, il n’était pas d’accord pour que la voiture de ma femme soit dans la société. Alors,  j’ai régularisé. Note mes réponses.

Jojo Plantin dicta aux gendarmes des explications rédigées à titre préventif  par son avocat expliquant que tout avait été régularisé et que la société ne subissait aucun préjudice de la maladresse signalée par le commissaire aux comptes. Puis l’entrepreneur offrit le Ricard aux gendarmes et là, il y eut peut-être abus de boissons alcoolisées. Mais il n’y avait pas encore d’alcootest à cette époque... Aucune poursuite ne fut diligentée.

Parc-des-Expositions- Porte-de-Versailles- Copyright-inconnu

Parc-des-Expositions- Porte-de-Versailles- Copyright-inconnu

- Autre temps, autre époque, songe Richard Grandel. Depuis, j’ai vu d’autres actions en abus de biens sociaux bien plus pénibles. Par exemple l’acharnement d’OPJ de la financière à coincer un patron de boite sur quelques factures de restaurant avec sa compagne alors qu’elle travaillait effectivement avec lui et que les frais mis en cause concernaient des participations à des salons utiles à la promotion de leur société. Mais ça, c’est moins drôle, c’est le triste monde formaté d’aujourd’hui...

QUELQUES LIENS

Quand le profil d’un homme louche sur un réseau social  permet de parer ses projets d’infractions http://circuitmortel.com/?p=3639 

Retraites et assassinats  https://bit.ly/2QpFCai

David Sarel, avocat la semaine et pilote le week-end http://circuitmortel.com/2015/11/drogues-de-sport/

Quelques livres que j’ai commis https://bit.ly/2FYZvnp

Suivez-moi sur Facebook http://www.facebook.com/thierry.lebras.18 et sur Twitter https://twitter.com/ThierryLeBras2

Thierry Le Bras

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 15:49

« Les personnages de fiction vivent, non seulement dans l’esprit de leur créateur, mais aussi dans un monde parallèle où ils entraînent les lecteurs », écrivit Serge Dalens.

Pilote automobile le week-end, avocat durant la semaine, héros de romans policiers et de nouvelles, David Sarel a un passé, un présent et, j’espère, un avenir. Comme vous, comme moi, comme tout être humain. Il vit dans une autre dimension, c’est tout.

Qu’est-ce qu’un auteur sinon le biographe de ses personnages ? David m’a confié cette mission. Il m’a accordé sa confiance de telle sorte que je suis habilité à raconter sa vie. Je connais sa famille, ses amis, ses ennemis. Je suis tous les événements professionnels, sportifs et privés qui jalonnent son existence. Je prends des notes pour ne rien oublier.

homard flambé au whisky

homard flambé au whisky

David est un partenaire facile à vivre. Plus que Holmes avec Watson. Il ne me reproche pas de le négliger quelquefois pour mettre en valeur d’autres héros, notamment Philippe Georjan, acteur principal d’un polar vintage et gourmand et de quelques nouvelles, et d’autres encore qui me demandent de raconter des temps forts de leurs existences. 

Qu’est-ce qu’un auteur sinon le biographe de ses personnages ?

David Sarel, un fin gourmet !

Ceux qui le connaissent déjà l’auront remarqué. David Sarel aime bien manger. Gourmet, voire gourmand, il s’avoue amateur de bons restaurants.

foie gras de canard

foie gras de canard

Pas un scénario sans quelques bonnes tables, qu’elles soient réelles ou issues de l’imagination de l’auteur.  De La Manivelle au Relais des Arcandiers, de la Ferme Auberge de Lohéac à La Gibecière ou au Vieux Fox, de La Crêperie du vieux port (Vannes) au Restaurant des Mouettes (Larmor Plage), au Corsaire (Ploemeur) et au Bistrot des marins (La Trinité sur mer), du Restaurant Goldenberg (Paris), à la Brasserie de Maître Kanter (Le Mans) et au Pêcheur gourmand (Larmor Plage), de L’Auto Passion Café (Porte d’orléans) à La Maison du Danemark (Champs Élysées) - la liste n’est pas exhaustive -, David et ses proches font partager quelques repas succulents aux invités qui les accompagnent dans leurs aventures. Sans oublier les références à la convivialité du réceptif du Team Vivia aux 24 Heures du Mans où la restauration se révèle particulièrement soignée.

cocktail au champagne

cocktail au champagne

Arielle, l’épouse de David, est une grande spécialiste des cocktails à base de Champagne. Les préférés de notre héros sont le Champagne orange (avec de l’orange pressée) et le mélange Champagne, liqueur de poire et curaçao. L’avocat – pilote aime aussi les cocktails de son ami Nick, notamment la vodka rallongée au jus de pamplemousse et au curaçao. A défaut, il ne dédaigne pas un bon whisky ou un Américano.

magret de canard fourré au foie gras

magret de canard fourré au foie gras

En bon Breton, David est un grand amateur de fruits de mer et de crustacés. Quoi de meilleur que de bonnes huîtres, de succulentes praires crues, des moules à la crème, un plat de langoustines, un plateau de fruits de mer, si ce n’est un magnifique homard ? Côté plats de résistance, les goûts de David sont éclectiques. Quoiqu’adorant la gastronomie, il n’a jamais vraiment appris à cuisiner de telle sorte qu’il se cantonne à des plats simples lorsqu’il ne fréquente pas les restaurants. Ses invités réguliers pourraient le confirmer. Ils ont de grandes chances de se voir proposer une grillade, surtout l’été. Arielle ne passe pas beaucoup de temps à la cuisine non plus. Si les Sarel servent un plat cuisiné (ragoût de Saint-Jacques par exemple), c’est qu’ils l’ont commandé au Pêcheur gourmand puis réchauffé chez eux. A moins que leurs amis Nick et Vanessa Varesky (qui passent quasiment tous les week-ends à la propriété de Ploemeur) se soient mis au fourneau. Le meilleur ami de David et son épouse se lancent quelquefois dans de subtiles préparations. Leur magret de canard fourré au foie gras ne laisse personne indifférent, pas plus que leur flan de langoustines ni leur filet de bœuf en croûte…

morue sauce piquante

morue sauce piquante

Bien que ce soit davantage la spécialité de Philippe, David sait aussi accommoder le vocabulaire gourmand à la sauce au piment. Surtout quand il évoque sa marâtre, mieux connue sous le sobriquet de morue sauce piquante. Il entend lui faire payer l’addition de ses méfaits. Il a réuni les ingrédients de la déconfiture de l’ennemie honnie, mijote sa préparation à petit feu et affirme que la morue finira  cuite à point. Peu importe le temps, la vengeance est un plat qui se mange froid. Le duel  entre les deux protagonistes ne finira qu’avec l’incarcération ou la mort du vaincu.

Un nouveau plat à la carte ?

J’annonçais dans la note précédente que j’avais terminé un recueil de nouvelles qui raconte les rapports d’avocats avec leurs clients. Naturellement, David Sarel intervient dans ce livre.

Originalité du concept, chaque nouvelle reçoit un titre synthétisant le fond de l’affaire judiciaire traitée et un sous-titre désignant la recette d’avocat qu’elle inspire. Une suite d’assiettes sur un même thème qui constituent un menu de lecture.

irrésistible recette de crème d'avocat

irrésistible recette de crème d'avocat

Les avocats ont le vent en poupe dans les médias et univers de fiction. Maître Dupond-Moretti, une des stars de la profession, monte actuellement sur scène au théâtre de la Madeleine. Les séries télévisées mettant en scène des plaideurs réalisent des audiences enviables. De bon augure au moment de finaliser mon projet ? J’en suis convaincu ! Le restaurant du livre – entendez l’éditeur - avec qui je conclurai finira étoilé !!!

QUELQUES LIENS

Flash-back sur  la jeunesse de David. Des salades avec une marâtre qui aimait trop le blé et la galette Avec une marâtre qui aime trop le blé et la galette http://bit.ly/1SRX3i4

Autre retour dans le passé de David, avant qu’il devienne avocat. Un feuilleton mijoté à base d’humour cynique et parfois culinaire en utilisant des recettes étonnantes, très étonnantes...

ÉPISODE 1 – http://bit.ly/2e0YfRs

ÉPISODE 2 – http://bit.ly/2ePhjjM

ÉPISODE 3 – http://bit.ly/2er5yQk

ÉPISODE 4 – http://bit.ly/2enAsLR

ÉPISODE 5 – http://bit.ly/2f8pzM9

Enchantements au Rallye de La Baule avec des mets de rois, une passante envoûtante, une Porsche au tempérament de feu, Gainsbourg et Birkin, 1969… http://bit.ly/26SOPvm

Thierry Le Bras

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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 17:45

Juillet 2018. Vague de panique chez les retraités. Déjà maltraités par un pouvoir qui s’en prend à leur pouvoir d’achat, les seniors craignent désormais pour les pensions de réversion. Certains pensent au suicide. D’autres se disent qu’un petit meurtre pourrait les sauver. Enfin, tant qu’il est encore temps...

 

Mercredi 25 juillet, 12 heures 40... Plus que trois jours avant les vacances.

 

- Madame Farcy voudra te voir à la rentrée, Dan. Elle prévoit d’entreprendre une nouvelle activité, la suppression expresse de retraités afin que les réversions des retraites de leurs conjoints ne puissent  pas être remises en cause par le futur régime des retraites.

 

Quelques heures plus tôt, Maître Richard Grandel, avocat au Havre, imaginait naïvement qu’il ne restait que quelques dossiers classiques à boucler avant de déguster le premier plateau de fruits de mer du séjour morbihannais avec sa femme et les amis qui partageraient leur villégiature. Il avait hâte de charger les bagages dans son Alfa Romeo Stelvio bleu métal et de prendre la route, direction Le Magouër, en face d’Étel. Pas la peine de descendre jusqu’à la Méditerranée cet été. Le beau temps généralisé transformait la Bretagne en paradis. Il se sentait porté par une vague d’insouciance en attendant celles de la côte atlantique.

Meurtres en réversion...

Dan, pour les clients maître Daniel Meunier, fait partie de ses plus vieux amis. Inséparables depuis le collège, ils ont suivi les mêmes études, pratiqué les mêmes sports. A la fin de leurs années de droit, Richard a choisi de devenir avocat. Dan est entré dans un cabinet de conseillers fiscaux. Au moment de la fusion des professions juridiques en 1992, ils se sont associés, rationnalisant ainsi l’équipe complémentaire dans laquelle ils avaient entraîné leurs cabinets respectifs. Négociation de contrats, ventes, fusions de sociétés, contentieux, infractions routières ou autres, optimisation fiscale, gestion des différends avec l’administration, destruction des montages sournois destinés à spolier des héritiers légitimes, Richard, Dan et leurs associés savent répondre à tous les besoins des clients. Presque tous...

 

Le problème de madame Hermeline Farcy, le premier rendez-vous de la journée,  ne poserait pas de grosses difficultés techniques. La restauratrice cuisine des recettes exclusivement à base d’andouille dans un petit local du centre-ville. Madame Farcy a reçu une offre d’achat intéressante de son voisin qui souhaite agrandir la boutique franchisée dans laquelle il vend du chocolat. Elle souhaite s’en entretenir avec son conseiller. A bientôt soixante-dix ans, l’avocat ne s’attendait pas à se trouver confronté à un de ces scenarii où la réalité dépasse la fiction, une affaire qui laissait redouter la commission  prochaine d’une multitude de crimes.

 

***

Madame Hermeline Farcy avait  rendez-vous à neuf heures trente. Elle arriva à l’heure et aborda très vite le cœur du problème.

 

— Mon fonds ne rapporte pas grand-chose. Je survis parce que je touche une petite prestation compensatoire de mon ex-mari. Mais qu’est-ce que j'vais faire après ? Et qu’est-ce que j'vais devenir à la retraite ?

Meurtres en réversion...

Richard connaît la situation de sa cliente. Il a plaidé son divorce en 2012. Hermeline avait cinquante-cinq ans. Elle n’a pas eu de vraie carrière professionnelle, ayant alterné les périodes où elle s’occupait des enfants et de la comptabilité de son mari, commerçant ambulant, et celles où elle l’aidait sur les marchés sans statut protecteur. Puis un jour, une employée saisonnière a pris sa place... Hermeline est partie avec une somme modeste - tout de suite investie dans l’achat de son petit restaurant d’andouille - et une maigre prestation compensatoire. A la retraite, elle fera partie des quatre-vingt-dix-pour-cent de femmes condamnées à la misère si la prestation s’éteint et qu’aucune réversion n’est virée.

 

— J’ai entendu que le gouvernement, il allait tout remettre à plat au sujet des retraites et des réversions, s’inquiète-t-elle. Mon ex a pris sa retraite au printemps. S’il meurt avant moi, j’aurai droit à une partie de sa pension. En gros, moi et sa femme actuelle, nous toucherons au total environ la moitié d’c’qu’il perçoit. La part de chacune sera fixée au prorata des années de mariage avec lui. Enfin, si j’ai ben compris c’qui est dans le journal Les droits du senior.

 

— En effet, sous réserve de conditions de ressources. Compte tenu de vos revenus, la réversion ne devrait pas poser de problème.

 

— Ouais, sauf si la bande au pouvoir, elle supprime la réversion.

 

— Je ne saurais prédire les futures lois qui seront votées, admet Richard. Il semble que le premier ministre ait affirmé que les personnes touchant déjà une réversion ne verraient pas leur situation modifiée. Certains commentateurs ont fait observer qu’il s’était bien gardé d’aborder la question des bénéficiaires futurs.

 

— Mon ex faisant partie des retraités actuellement, j’ai intérêt à c’qu’il passe l’arme à gauche le plus vite possible de façon à c’que j’aie la réversion avant que la loi change, déduit Hermeline. En somme, le premier ministre appelle les femmes qui veulent protéger leur avenir au meurtre. Celles dans ma situation, et puis celles dont les maris ont déjà pris leur retraite et qui auront besoin de la réversion s’ils meurent avant elles. Avec les réversions en danger, j'vous prédis une vague d’assassinats sans précédent  chez les seniors, maître. Des centaines de milliers en quelques semaines, vous verrez. Certaines tueuses seront prises. Les avocats vont se frotter les mains.

Meurtres en réversion...

— Quand même pas, proteste Richard. Les français sont des moutons. Peu passeront à l’acte. D’autant que si votre prédiction se réalise, les dossiers seront difficiles à plaider et les avocats ne sortiront pas facilement leurs clients du pétrin. Les assassinats motivés par des intérêts pécuniaires ne plaisent pas beaucoup aux jurés d’assises.

 

Hermeline Farcy se gratte la tête et se ravise.

 

— Si ça s’trouve, peu de meurtrières iront en taule. Je vous l’dis, moi. Vu que le pouvoir, il aime pas les vieux, la plupart des tueuses passeront à travers les mailles du filet. Plus il meurt de retraités, moins ça fera d’retraites à verser, de places d’Ephad à créer, de personnes en état de dépendance à assumer, de malades à soigner. Même s’il reste une réversion, elle représente moins que la retraite de base de toute façon. Donc le gouvernement est gagnant si les femmes tuent leurs maris retraités. Et hop, on les encourage en menaçant de supprimer les réversions pas encore en route. Vous verrez si j‘ai pas raison.

 

Richard soupire. A-t-il raison, lui, de continuer à travailler et d’écouter les histoires sordides des clients ? Il a déjà levé le pied. Financièrement, il pourrait prendre une retraite complète et surtout bien méritée. Il ne se fait plus d’illusions sur la loyauté des clients, les solutions que le droit apporte aux conflits, le système judiciaire en général. Seulement, il n’arrive pas à décrocher. Il reste à l’ancien pilote automobile amateur qu’il fut longtemps un goût de la compétition qui le pousse à poursuivre encore un peu la course d’endurance professionnelle...

 

— Je me demande si j'devrais pas supprimer mon ex tant que j'peux encore prétendre à la réversion, reprend Hermeline. Vous qui avez dû voir des quantités de meurtres, vous n’auriez pas une idée, maître ? De toute façon, z’êtes tenu au secret professionnel comme un curé. Vous avez pas le droit d’me dénoncer.

 

— Vous oubliez un détail, chère madame.

 

— Lequel ? Ah oui, vous verser des honoraires pour m’expliquer comment faire. Combien ? J’ai de tout p’tits moyens.

 

— Non. Je ne suis pas tueur à gages et je ne tiens pas à être soupçonné de complicité d’assassinat à l’approche de ma propre retraite qu’il faudra bien que je me résigne à prendre un de ces jours. Je voulais juste préciser que si je suis appelé à suivre ou simplement connaître une affaire en ma qualité d’avocat, c’est que le crime n’était pas parfait et que son auteur n’a pas échappé aux poursuites.

 

— C’est vrai ça, bordel. Un avocat ne sait pas forcément mijoter la recette du crime parfait. Vers qui se tourner quand on veut se débarrasser de quelqu’un pour des bons motifs ?

 

— Je ne sais pas. Je doute que la réponse se trouve dans les pages jaunes ou dans un guide style L’avocat chez vous

Meurtres en réversion...

— D’toute façon, il faut trouver une solution. Les exécutions destinées à s’assurer le maintien des pensions de réversion représentent un super marché. Pourquoi pas un nouveau business si j’cède mon restaurant ? Jusqu’à maintenant, j’ai vendu de l’andouille fumée. Bientôt, je vais fumer des andouilles.

 

La consultation reprit sa trajectoire initiale sans déraper. Il fut question de vente du restaurant à thème basé sur les recettes d’andouille. Au moment de prendre congé, Hermeline Farcy prononça une phrase lourde de sous-entendus.

 

— Au revoir maître. Profitez bien de vos vacances. Au retour, je vous reverrai pour la vente du fonds. Moi, j’suis pas une andouille, j’passerai pas aux assises. Prévenez votre associé. J’aurai besoin de lui pour les questions fiscales sur mes futurs revenus. Si une idée lui vient, j’suis preneuse.

 

— Si vous pensez à ce que je crois, n’oubliez pas un facteur, chère madame.

 

— Quoi ?

 

— Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. L’intention déclarée d’un ministre quant à la préservation des réversions acquises n’a pas force de loi. Qui sait si les éventuels meurtres commis dans le souci de bénéficier d’une réversion avant un nouveau régime des retraites ne se révéleront pas inutiles ? Imaginez que finalement, les modifications s’appliquent à toutes les prestations à compter d’une date donnée, même si la réversion avait débuté sous le régime actuel. Combien d’assassinats auraient été commis pour rien ? Et vous savez comment sont les gens, ingrats, radins, d’une mauvaise foi totale. Les clients de prestations de conseil en assassinat seraient bien capables de venir réclamer le remboursement de ce qu’ils ont versé puisqu’au final, la suppression du conjoint ne servirait plus à rien.

 

Hermeline Farcy émit une moue de déception puis sortit du bureau en se grattant la tête...

***

Dan connaît madame Farcy. A l’ouverture de son restaurant à thème andouille, elle lui avait demandé s’il ne serait pas judicieux de monter une société domiciliée à Guernesey ou au Delaware afin de ne pas payer d’impôts. Elle avait entendu dire sur le marché que des milliardaires faisaient ça et qu’ils roulaient le fisc dans la farine. Il avait répondu que les montages « usines à gaz » coûtaient cher et que la taille de son affaire ne justifiait pas l’investissement. Un jour, peut-être, si elle ouvrait des restaurants d’andouille dans le monde entier, il serait temps d’y réfléchir. Pour l’heure, la mise en œuvre de l’idée ingénieuse s’avérerait prématurée...

 

— Ne me dis pas que notre brave Hermeline se prépare à couper les retraités en rondelles dans le seul but d’accélérer le versement des pensions de réversion ? demande Dan à son associé. Tu me fais marcher.

 

— Je crains que le projet la tente beaucoup, répond Richard avant de rapporter l’intégralité de ses échanges avec la restauratrice.

Meurtres en réversion...

— Effets pervers d’une législation scélérate, constate Dan. Un pouvoir injuste engendre des monstruosités. Au fond, je ne serais pas si surpris que la prédiction de notre cliente se réalise. Les gens sont tellement intéressés.

 

— Encore heureux que nos épouses aient droit à des retraites personnelles assez conséquentes pour ne pas céder aux offres de services que notre chère cliente pourrait leur faire histoire de bien démarrer sa petite entreprise, plaisante Richard.

 

— Nous avons connu d’autres tempêtes, se souvient Dan. La terreur des patrons en 1981. Rappelle-toi celui qui voulait nous voir tous les deux d’urgence et qui nous a invités à dîner pour nous demander s’il fallait qu’il vende tout de suite sa Jaguar et la Triumph de sa femme...

 

— Et plus récemment en 2012, ajoute Richard. Un traumatisme moindre dans le grand public mais une angoisse encore plus profonde dans les milieux économiques. Jamais nous n’avons organisé autant de fuites à l’étranger.

 

— Certains pensent que les avocats mangent à tous les râteliers et que le racket étatique nous profite autant que le crime organisé.

 

— Ils oublient que nous sommes rackettés au même titre que les autres et qu’en plus, nous passons un temps considérable à apprendre de nouvelles législations pas très claires, pleines de pièges, incertaines car mal rédigées...

 

— Pas faux, soupire Dan. S’occuper de droit et de fiscalité, c’est marcher dans un champ de mines. Tu vas me couper l’appétit.

 

— Ce serait dommage. Laissons-nous tenter par les suggestions du chef. Les Huîtres chaudes à l’andouille de Vire et blancs de poireaux doivent se laisser déguster.

 

— En effet. Espérons que nos gouvernants et notre cliente aient plus de QI que les huîtres...

 

La patronne vient prendre la commande. Les deux amis optent pour des araignées farcies à la mode Mère Poignard après les huîtres.

 

— Excellent choix, approuve la maîtresse des lieux. Cette recette est une vraie tuerie. Voulez-vous une coupe de Veuve-Clicquot en apéritif ? C’est la maison qui offre.

 

Trois minutes plus tard, Richard et Dan trinquent au Veuve- Clicquot à la santé des retraités en danger...

 

QUELQUES LIENS

 

Marâtres, arnaques et petits meurtres http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-maratres-detournements-et-petits-meurtres-110748178.html

 

DESIGNMOTEUR présente l’Alfa Romeo Stelvio, la voiture de Richard dans ce scénario https://gotmdm.com/driving/2018/04/alfa-romeo-stelvio-2-0t-280-ch-q4-super-premier-suv-de-marque-italienne/

 

Drogués de sport : un avocat, un rallye, des clients surprenants croisés à la fin d’un rallye http://bit.ly/1lEpd2a

 

La marâtre aimait trop la galette http://polarssportsetlegendes.over—blog.com/2016/01/la—maratre-aimait-trop-la-galette.html

 

Écrire, c’est raconter des histoires, toutes sortes d’histoires, vraies ou fictives  http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/2017/09/ecrire-c-est-raconter-des-histoires.html

 

Thierry Le Bras

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 17:31

1965... La France chante Poupée de cire, poupée de son. La société automobile paraît irrésistible, triomphante, invincible. La vitesse symbolise la dynamique de la réussite.

 

A Saint-Malo, Philippe et Laurent, deux cousins, passent un été agréable. Ils vont sur leurs treize ans, A la rentrée, ils entreront en quatrième au Lycée Jean Charcot. Mais ça, ce sera dans quelques semaines. En attendant, à eux la plage, les baignades, la liberté, l’insouciance, les rêves.

La Triumph Spitfire de Christina

Une heureuse circonstance leur vaut le plaisir de balades quasi-quotidiennes en roadster Triumph. Car Christina, la sœur aînée de Laurent, possède une Spitfire et passe les vacances dans la Cité corsaire. Toute la famille habite une malouinière boulevard du Rosais. Bien qu’étudiante à Paris, la jeune femme n’oublie pas ses racines et revient souvent sur les lieux de son enfance. L’occasion pour Philippe et Laurent de rouler dans son cabriolet.

 

La terreur de Brice

 

« Je n’oublierai jamais l’expression d’effroi qu’exprima le visage de Brice à cet instant précis », se souvient Philippe.

 

Brice était un camarade de classe des deux cousins. Un petit rigolo, extraverti, ironique, toujours à la recherche d’une provocation, d’une blague dérangeante. Un type qui vivait dangereusement car bien que débordant d’énergie, son petit gabarit  l’exposait à la loi du plus fort lorsque ses railleries vexaient un condisciple plus costaud.

La Triumph Spitfire de Christina

- Nous roulions devant  l’intra-muros, dans le sens Porte de Dinan – Grand Porte, reprend Philippe. Nous avions décapoté le roadster et nous n’étions pas peu fiers que tout le monde puisse nous voir dans une belle voiture avec une belle femme. C’était l’époque du Tour de France. Des tas de gamins et d’adolescents, dont parfois nous d’ailleurs, se prenaient pour Jacques Anquetil (exceptionnellement absent de la Grande boucle), Raymond Poulidor, Felice Gimondi ou Rik Van Looy. Brice n’échappait pas au phénomène. Persuadé qu’il serait meilleur que tout le monde s’il était un peu plus grand et plus lourd, il s’était mis dans la tête d’établir des chronos contre la montre entre plusieurs sites de la ville et de nous défier de faire mieux. Son programme du jour qu’il nous révélerait plus tard, un parcours entre le haut de la rue Ville Pépin jusqu’à l’entrée dans la vieille ville par la Grand Porte. Il se chronométrait lui-même, sans contrôle extérieur. Il pouvait raconter ce qu’il voulait. Brice, roi des bobards, faisait partie des personnes dont une seule chose vaut moins que la parole, la signature.

La Triumph Spitfire de Christina

Le hasard vient parfois en aide aux policiers lors de leurs enquêtes. Il crée également des situations étonnantes. Ce fut le cas ce matin-là.

La Triumph Spitfire de Christina

- Nous nous rendions à La Guimorais où nos parents avaient installé leurs caravanes. Christina accéléra dans une ligne droite sur le quai Saint-Louis le long du bassin Vauban. Elle s’apprêta à doubler un cycliste en tenue de coureur qui pédalait de toutes ses forces. J’ai reconnu Brice sans réaliser ce qu’il préparait. Soudain, au niveau de la Porte Saint-Louis, notre camarade a tourné à gauche sans prévenir ni regarder derrière lui. Il était devant le capot de la Triumph. Christina a écrasé la pédale de freins. Les pneus ont gémi. Alerté par le bruit, Brice a enfin compris le danger. Jamais je ne l’avais vu aussi effrayé. Même le jour où Albert, un copain qu’il charriait volontiers, l’avait attrapé par le col et l’avait menacé de son poing dans la figure s’il l’entendait encore avant le lendemain, ni les fois où Gogo, un grand escogriffe qui le dépassait de trente centimètres, le suspendait la tête en bas en le tenant par les pieds. Brice, qui s’était presque arrêté afin de prendre son virage à gauche en regardant sa montre, découvrait la Triumph fondant sur lui, prête à le percuter. Christina eut le bon réflexe. Elle lâcha les freins et donna un coup de volant à droite. La Spitfire frôla la roue arrière du vélo de l’imprudent qui reprit sa route sans demander son reste. Le pire avait été évité. A cause de son inconscience, Brice avait failli entrer en collision avec le roadster. Il aurait probablement été projeté derrière la voiture et, sans casque ni protections, se serait fait très mal.

La Triumph Spitfire de Christina

« Quelques jours plus tard, remis de sa frayeur, il raconterait que nous l’avions empêché d’établir un record absolu de vitesse entre Saint-Servan et la Grand Porte. Tricheur né, il oubliait qu’il avait tourné avant le lieu de fin de parcours qu’il évoquait et que son temps n’aurait pas correspondu au tracé de référence... Probablement jaloux de nos balades en Triumph, il ajouterait qu’il admettait avoir eu de la chance.  Si nous avions roulé dans une vraie voiture rapide, style Jaguar Type E ou Ferrari, nous l’aurions buté. Bon, il se serait vengé en retombant sur nous dans la voiture poings en avant. Il aurait épargné Christina. Par contre, Laurent et moi l’aurions senti passer. Mais avec une simple Triumph, nous ne roulions pas bien vite et ses jambes de champion lui avaient permis de s’échapper avant que la Spitfire le touche. Une version réécrite de l’incident qui m’offrit l’occasion de le traiter de mythomane devant les copains présents dont Albert, Gogo, Christian et Marc-Antoine. Ils le connaissaient et je mis les rieurs de mon côté. Albert avait rappelé à Brice qu’il était toujours prêt à tester ses talents de boxeur. C’était où il voulait, quand il voulait. Le miraculé n’avait pour une fois rien trouvé à répondre, redoutant que le saint patron des boxeurs se montre moins clément que Saint Christophe. 

 

La Spitfire, une séductrice

 

Philippe et Laurent faisaient profiter leurs copains de promenades en Triumph. A part Brice, qui payait son mauvais esprit...

 

- Déjà à trois, il fallait nous tasser pour monter dans le cabriolet, rapporte Philippe. Le quatrième devait se plier derrière. Je ne sais pas comment le grand Gogo y arrivait. Marc-Antoine et Christian, costauds pour leur âge, devaient souffrir aussi. Nous étions des teen-agers, encore souples et prêts à tout dès qu’il s’agissait de jouer les jeunes adultes dans l’air du temps auprès d’une belle femme.

La Triumph Spitfire de Christina

« Brice avait raison sur un point. Vaillante et sympathique, la Spitfire n’était pas une bête de course quoique son constructeur l’ait engagée dans de grandes épreuves dont Le Mans et le Rallye Monte-Carlo. Marc-Antoine, dont le père possédait une Fiat 2300, ne jurait que par les voitures italiennes. Il reconnaissait que le cabriolet de ma cousine attirait l’œil et que rouler les cheveux au vent était excitant, mais s’affirmait convaincu que la berline de son père larguerait la Triumph sur un parcours Saint-Malo – Rennes.

La Triumph Spitfire de Christina

- La prochaine fois, tu devrais choisir un cabriolet Fiat 1300 ou 1500, suggéra Marc-Antoine  à Christina.

 

- Sûrement pas, répliqua cette dernière. Comme Françoise Sagan, j’adore les voitures anglaises et le sentiment de liberté absolue qu’elles procurent. Le capot avant en un bloc de la Spitfire rappelle celui des Jaguar Type E.

 

- Si un jour tu as une Jaguar et moi une Ferrari, nous ferons la course et je gagnerai facilement, plaisanta Marc-Antoine.

La Triumph Spitfire de Christina

- Rêve toujours, objecta Philippe qui réalisait que son pote ne tarderait pas à draguer sa jolie cousine. Ce jour-là, ce sera moi qui piloterai la Jaguar et je te laisserai sur place. A moins que je choisisse une Cobra, une Porsche 904 ou une Ford GT40 et que je te mette la honte de ta vie après t’avoir laissé pendant deux ou trois virages l’illusion que tu pouvais rivaliser.

 

- Quand est-ce que tu m’as battu la dernière fois à vélo ? s’enquit Marc-Antoine, L’autre jour sur la route de Rothéneuf, je ne me rappelle pas que tu sois passé devant moi une seule fois quand j’ai accéléré.

 

- Je ne sais plus, admit Philippe. Mais en course auto, ce sera différent.

La Triumph Spitfire de Christina

C’était vrai. Philippe s'était accroché à la roue de Marc-Antoine lors du parcours évoqué. Sans jamais réussir à le doubler, même en profitant de l’aspiration... Marc-Antoine l’avait finalement lâché au train dans le dernier kilomètre. Puis il avait attendu ses copains à l’entrée de la plage. Philippe avait été le seul de la bande à entrer dans le jeu de la course. Laurent, Christian, Albert et Gogo avaient renoncé dès le haussement de rythme et roulé sans forcer. Brice avait prétexté que Marc-Antoine et Philippe avaient attaqué en traitres quand il était derrière. Il les aurait remontés et doublés si les autres ne s’étaient pas ligués contre lui pour le ralentir et l’empêcher de passer.

 

Marc-Antoine aurait pu compléter la liste des sports où il battait Philippe. Natation, lutte, simulation de boxe, saut en longueur, gymnastique, course à pied, il était meilleur que les deux cousins dans toutes les disciplines sportives. A part l’escrime et le ping-pong. Philippe prenait sa revanche grâce à sa concentration, à sa technique et à ses réflexes. De bon augure avant d’éventuels affrontements sur circuit.

La Triumph Spitfire de Christina

La Triumph Spitfire n’était pas la voiture la plus rapide sur le marché. Sans doute la Ford 20 MTS du père de Philippe, la DS 21 de son oncle et la Fiat 2300 du père de Marc-Antoine l’auraient-elles battue sur un parcours routier au tracé rapide. Mais elle apportait rêves et bonheur aux jeunes qu’elle séduisait ! En outre, elle se déclinait à leur image.

 

QUELQUES LIENS

 

Triumph Spitfire, ce roadster qui fit planer la jeunesse sur le tourbillon des sixties https://bit.ly/2HfL1f8

 

La DS Citroën dans l’univers des mêmes personnages  http://bit.ly/1nR7R3i

 

Brice le tricheur, un peu plus tard, dans le monde du sport automobile http://0z.fr/110Cx

 

Flash-back purement subjectif et affectif sur la saga du Tour de France http://bit.ly/2sd9zyG

 

Une Triumph au cœur d’un roman http://bit.ly/2dN78Mk

 

Christina, la jeune femme qui roule en Triumph Spitfire dans un polar vintage http://amzn.to/1nCwZYd

 

Thierry Le Bras

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6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 16:19

Les pilotes des années 50 et 60 étaient de vrais personnages de romans.

 

Le danger et le mystère qui entouraient la course automobile contribuaient à ce statut. En 1964, pas d’Internet, peu de reportages télévisés et radiophoniques. Seuls les authentiques passionnés réussissaient à recueillir des informations complètes sur leurs pilotes préférés.

Le blouson vert de Ronan

Parmi cette catégorie, les jeunes Éric Trélor et Ronan Le Mat (dit plus tard Ronnie), personnages secondaires de l’univers de David Sarel, un des premiers rôles récurrents de mes univers de fiction (c.à.d. romans, nouvelles et feuilletons).

Même pas peur

 

L’action se situe en 1964. Éric et Ronan usent encore leurs pantalons sur les bancs de l’école primaire. Plus tard, ils pratiqueront la course automobile, c’est sûr. Avant, Ronan deviendra champion olympique de lutte. Le petit costaud n’en doute pas. Son tempérament bagarreur allié à un physique solide lui permettra forcément de réaliser ce premier rêve.

Le blouson vert de Ronan

Après, il se consacrera à la course automobile et ressemblera aux pilotes qui le fascinent. Trop jeune pour conduire légalement un engin à moteur, il cherche des sensations de vitesse à vélo. La classe de Jacques Anquetil le fascine. Il suit les performances des rouleurs, des descendeurs, des sprinteurs, des meilleurs contre la montre.

Le blouson vert de Ronan

Il s’engagera peut-être dans quelques courses cyclistes en attendant d’obtenir le diplôme qui lui tient le plus à cœur, le sésame du bonheur, le permis de conduire. Le grand-père d’Éric leur a raconté que Pedro et Ricardo Rodriguez ont remporté des courses cyclistes au temps de leur enfance. Ronan réalise que la course automobile coûte cher. Ses parents ne l’aideront pas. Ils préfèrent ses frères, il en est convaincu. Ronan est trop honnête pour devenir escroc ou braqueur. Il faudra se débrouiller autrement.

Le blouson vert de Ronan

Alors, s’il faut gagner des sous rapidement afin d’acheter la voiture avec laquelle il se fera remarquer, une Cooper S ou une Ford Cortina Lotus, il a pensé à une solution, la boxe. Il paraît qu’on y gagne vite de grosses sommes. Il boxera juste un an ou deux, le temps de mettre assez d’argent de côté pour devenir pilote. Il n’est pas grand mais costaud, le plus fort de la classe. L’été à la plage, il se confronte à d’autres copains. Seul Nicolas réussit à le dominer. Ronan est sûr de retourner la situation et de le vaincre bientôt. Il n’imagine pas trouver son maître dans un sport de combat. De toute façon, il n’a peur de rien.

Le blouson vert de Ronan

A la limite, si percer en boxe professionnelle prend trop de temps, il pourrait se faire des tunes dans le catch. Roger Couderc le transformerait en vedette de la télé et sa notoriété l’aiderait à entrer dans une bonne écurie. Il hausse les épaules quand ses potes Éric, Feddy et Dom essaient vainement de le dissuader. Ils n’ont pas de souci à se faire. Ils ont vu comment, à chaque fois, il allonge le plus grand de l’école qui le dépasse d’une demi-tête. Il empruntera une trajectoire un peu semblable à celle de Lino Ventura, lutteur puis acteur. Lui sera lutteur amateur (indispensable s’il veut aller aux J.O.), boxeur ou catcheur professionnel, et enfin pilote. Il adore Ventura, surtout quand il distribue les baffes, par exemple dans Les Tontons flingueurs. Avec ses épaules carrées et son aptitude à la bagarre, Ronan paraîtra crédible dans le rôle du costaud. Au pire, si les sports de combat ne payent pas assez et qu’il ne parvient pas à acheter une bonne voiture, il commencera par la moto. Du moment qu’il s’agisse de vitesse avec un engin qui offre des sensations fortes, tout lui convient. Une fois champion sur deux roues, il trouvera bien un volant.

Mike Hawthorn, premier héros de Ronnie

 

En 1964, le pilote préféré de Ronan s’appelle Mike Hawthorn. Les plus connaisseurs en matière de sports mécaniques se rappellent que Mike est décédé dans un accident de la circulation le 22 janvier 1959 après avoir notamment remporté le titre de Champion du monde de F1 1958 et les 24 Heures du Mans 1955. Ronan a découvert le champion anglais d’une manière originale. Le jeune garçon est né le dimanche 5 juillet 1953 et il s’est demandé si cette date correspondait à un événement notable dans le monde de la course automobile.

Le blouson vert de Ronan

Alors, un jeudi matin, le grand-père d’Éric a amené les deux gamins aux archives municipales de Lorient consulter les journaux d’époque. Le petit groupe a trouvé ce qu’il cherchait. Il s’était bien passé quelque chose de particulier ce jour-là. C’était le Grand-Prix de France 1953, une course qui donna lieu à un final ahurissant. A cinq tours de l’arrivée, Hawthorn sur Ferrari et Fangio sur Maserati étaient roues dans roues. Ils se livrèrent un duel acharné, se doublant et se redoublant sans cesse. A l’amorce du dernier tour, ils passèrent devant les tribunes côte à côte. Qui allait l’emporter ? Fangio sembla prendre un instant l’avantage, mais l’épingle du circuit lui fut fatale. Gêné par une première qui ne passait plus, il perdit du temps à la sortie du virage le plus serré et franchit la ligne d’arrivée 36 mètres derrière Hawthorn. En Anglais soucieux de son apparence, Mike Hawthorn s’était présenté au départ vêtu d’un blouson en daim vert et d’un nœud papillon. Ce détail impressionna beaucoup Ronan qui trouvait qu’il ressemblait un peu à Mike Hawthorn.

Le blouson vert de Ronan

Le jeudi suivant, il fait le tour de toutes les boutiques de Lorient avec sa mère afin de trouver un blouson de toile vert qui ressemble le plus possible à celui que portait Mike au Grand-Prix de France 1953. Il trouve un vêtement qui lui convient. A l’école comme sur son vélo le jeudi, il portera fièrement le blouson d’un champion, défendra les couleurs de son héros, se mettra dans la peau du pilote qu’il deviendra un jour. Plus les semaines passent, plus il se sent certain de ressembler à Mike. Son destin sera peut-être dramatique, tel celui de Mike. Dramatique mais glorieux. Toute sa vie, il comptera des blousons verts dans sa garde-robe et portera le nœud papillon lors des soirées habillées...

QUELQUES LIENS

Les personnages de fiction vivent dans un univers parallèle où ils existent vraiment, considérait Serge Dalens. Je partage cette conviction. Nos personnages de fiction ont donc un présent, un passé, un avenir. Voici donc quelques épisodes de la vie de Ronan. Par rapport à l’achat de son premier blouson vert, ils représentent l’avenir. un futur devenu antérieur à la période contemporaine. Au moment de leur déroulement, ils coïncidèrent brièvement avec le présent.

 

Et Ronnie freina trop tard… Une aventure d’un pilote né pour devenir héros de BD ! http://bit.ly/1TPtP0s

 

Ronnie joue et gagne contre la Ferrari http://bit.ly/1BmWlxQ

 

Quand Ronan affrontait la mère Poupoune et sa 2cv http://0z.fr/SBfWH

 

Le blouson vert de Ronan

Ronan et des Dauphine qui ne sont pas les loseuses au concours de Miss France http://0z.fr/r8RvN

 

Le temps a passé. Les sixties ont laissé place aux seventies. Qu’est devenu Ronnie ? Pas ce qu’il voulait, mais au moins, il pilote http://bit.ly/2bAFnbr

 

Jour de gloire pour Ronnie http://0z.fr/DwoeM

 

Thierry Le Bras

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14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 14:13

Flash-back à la fin des années 60. Philippe est encore lycéen. Alors qu’il veut aider Noémie, une amie, il est victime d’une agression sauvage.

 

Noémie souffrait d’une intoxication alimentaire après avoir mangé une brandade de morue – une préparation facilement toxique - plus tout à fait comestible vendue par l’amère Mullet, une épicière vorace d’oseille. La petite commerçante cupide nageait en eau trouble et écoulait sans scrupule des plats préparés à base d’ingrédients avariés.

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Après un bref passage à l’hôpital, Noémie, dernière victime en date de la sorcière, se voyait contrainte de passer quelques jours de convalescence chez elle avant de reprendre les cours. Repos, bouillons de légumes et plats faciles à digérer au menu. Philippe et son cousin Laurent se relayaient pour lui rendre visite. Noémie souhaitait que sa famille déménage car elle ne sentait pas à l’aise dans le pavillon de la rue des Perdrix dans lequel elle habitait à Paramé. La plupart des voisins étaient plutôt gentils, mais aux dires de la jeune fille, « d’autres n’étaient vraiment pas de la crème. Pas le haut du panier, des vrais fruits pourris. »

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Philippe constata un mercredi après-midi que ces nouveaux Paraméens-là n’avaient pas les qualités des succulents gâteaux sortis de la meilleure pâtisserie du quartier. Sortant de chez son amie, il enfourchait sa mobylette Peugeot aux allures de moto lorsqu’un bras dodu le saisit par derrière. Le gars à qui appartenait le jambon plein de gras profita de son déséquilibre pour le faire tomber par terre. Malgré son apparence policée et bien élevée, Philippe était à peu près aussi doux et inoffensif qu’un régiment de chars blindés. Il pratiquait assidument le judo ainsi que l’escrime et s’entraînait quasi quotidiennement à la lutte en chahutant avec son cousin. L’agresseur n’eut pas le temps de le plaquer au sol comme il le prévoyait. Au moment où il se sentit déséquilibré, Philippe se jeta en arrière. L’autre recula, déséquilibré à son tour et surpris par la manœuvre. Philippe poursuivit un mouvement de retournement arrière. Son pied droit frappa l’arête du nez et l’œil de son agresseur. Philippe se félicita d’avoir choisi le matin de porter des chaussures de ville aux semelles protégées par des fers plutôt que des tennis aux semelles souples. Le gros lard saignait comme un porc. Sous sa pommette en marmelade, une étrange mixture ressemblait à la chair à saucisse qui garnit une paupiette. Philippe n’avait pas eu le temps de profiter de sa victoire éclair. Un gibier de potence ressemblant au premier voyou avec juste quelques centimètres de moins l’avait cueilli par surprise en lui balançant une tarte dans la poire. Une grosse châtaigne. Le nouvel attaquant crut que Philippe était cuit. Il paraissait sonné et se laissa tomber en avant sur lui. Il le repoussa et ne comprit pas ce qui lui arrivait. Philippe se projeta un arrière en exécutant un Sumi gaeshi qui fit voler l’autre dans les airs avant un écrasement sur le macadam qui lui pela les mains, le menton et les genoux avec la sauvagerie d’une râpe à gruyer. Eh oui, rue des perdrix, le perdreau de six semaines s’était fait rouler dans la farine. Encore un peu tendre pour un plat de résistance. Au moment des coups de pieds dans le ventre, le foie de veau du type se recroquevilla comme dans le beurre brûlant d’une poêle à frire.

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Philippe avait neutralisé les deux voyous en deux coups de cuiller à pot. Le dernier combattant ne se relèverait pas avant plusieurs minutes. Le premier paraissait tout blette aussi. Après avoir ajusté ses vêtements et remis ses cheveux en ordre, Philippe lui posa cependant une question.

 

- Pourquoi tu as voulu m’aplatir, gros lard ? T’as de la chance que je sois bonne pâte. J’aurais pu t’attendrir la couenne plus longtemps.

 

- Simple, avait rétorqué le plat de nouilles couleur sauce tomates. Je ne t’aime pas.

 

- Ah bon ? On ne se connaît même pas.

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

- Mais moi, je sais qui tu es. Je sais ce que font tes parents. Je sais que ton père a une Taunus 20 M et que ton oncle roule en DS 21. Je sais qu’un jour, il pleuvra sur ton écuelle. Mon frère et moi, on s’en fout que nos parents ne puissent jamais changer leur Ami 6 pour une Peugeot 204 ou même une 404. Ce qui nous ferait plaisir, ce serait que ton père et ton oncle, ils perdent leur Taunus et leur DS. Pour voir ça, j’accepterais volontiers que nous n’ayons plus qu’une 2cv, une vieille 4cv, et même plus de bagnole du tout. C’est pas grave que tu m’ais pété la gueule aujourd’hui. Un jour, un président nous permettra de te pendre à un lampadaire, ou mieux, de te couper tes noyaux d’olives. Tu voulais savoir pourquoi nous nous en sommes pris à toi ? On a vu ton polo Lacoste quand tu es entré chez Noémie. On avait l’intention de le mettre en pièces et de te tabasser jusqu’à ce que tu nous supplies de te laisser partir en rampant.

 

- Raté, avait rigolé Philippe. Toi et ton frangin, vous avez du jus de navet dans les veines. Si j’avais voulu, je vous aurais mis en miettes. Compte pas trop m’envoyer sucrer les fraises, minable. Je ne suis pas un lapin de six semaines et un jour, c’est peut-être moi qui te logerai un pruneau dans le buffet.

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Philippe avait observé dans le rétroviseur de sa mob que son visage rougissait à l’endroit où il avait pris un marron. Sa peau le brûlait et sa paupière le gênait. De retour dans la maison familiale à Saint-Servan, son cousin Laurent l’avait soigné avec le contenu du frigo en appliquant un vieux remède. D’abord l’application de glaçons placés dans un torchon. Puis une tranche de viande de la taille d’une escalope découpée dans un rôti de veau. Le soir, la marque de coup était atténuée. Le vendredi matin, jour de retour au collège, elle n’était pas décelable, à moins d’avoir eu connaissance de ce qui était arrivé à Philippe. Le bon usage des glaçons et de l’escalope avaient évité au patient de se faire mettre sur le grill par les questions saignantes de petits carnivores comme Brice, toujours prêt à appuyer là où ça faisait mal.

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Ou encore des vannes épicées de Gabriel, qui contrairement ce que son prénom aurait pu laisser penser, n’avait rien d’un ange. Un jaloux pathologique et sadique, malheureusement très costaud malgré son apparence filiforme. Un type qui valait à lui seul deux paires de crapules paraméennes. Il s’amusait à tordre ses condisciples et faisait durer les matchs de catch qu’il provoquait sous prétexte de rigoler. Malgré sa capacité à se défendre, Philippe s’était fait piéger par Gabriel, comme à peu près tous les copains de leur classe d’âge. Il avait vraiment dégusté. L’autre, qui voulait faire mal, gardait toujours une fraction de seconde d’avance et bloquait toutes ses prises. Il l’avait empêché de respirer jusqu’à ce que plaqué au sol, vexé, au bord de l’asphyxie, il s’avoue vaincu. Des minutes très pénibles qui, alors que Philippe était bien moins en danger qu’au moment de l’agression subie rue des perdrix, lui laissait un souvenir très sombre. Un cauchemar qu’il n’arrivait pas à effacer de sa mémoire. En vérité, Gabriel se vengeait cruellement de ceux qu’il jalousait, les plus aisés, les premiers de classe, les plus doués dans un autre sport que la lutte... Ceux qui, comme Philippe, appartenaient aux trois catégories, auraient fini pendus au bout d’une corde sans la peur du gendarme qui garantit la sagesse des plus mauvais et la sécurité de leurs proies potentielles. Gabriel extériorisait sa haine de tous ceux à qui il supposait quelque chose qu’il n’avait pas, argent, intelligence, élégance, don pour un sport, pouvoir de séduction... Il n’aurait pas intérêt à se présenter aux élections de chef de classe à la prochaine rentrée. Quoique... Les gens votent-ils pour celui qui défendra leurs intérêts ? Pas sûr... Beaucoup préfèrent désigner quelqu’un dont ils savent qu’il leur nuira mais qu’ils espèrent voir léser davantage encore le voisin qu’ils détestent, jalousent, vouent aux flammes de l’enfer parce qu’ils l’imaginent plus heureux qu’eux...

Jalousie, haine et riposte, les piliers de la société ?

Noémie reprit les cours très vite. Il ne serait pas utile dans l’immédiat d’organiser une brigade pour aller la voir en toute sécurité…

 

QUELQUES LIENS

La fin du monde ? http://circuitmortel.com/?p=4052

DE TROP A NOËL, un autre feuilleton avec Philippe et Laurent dans les rôles principaux http://bit.ly/1OxKWG1

 

Des voitures dans la ville http://bit.ly/2nLO44O

 

Thierry Le Bras

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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 18:29

« Nous étions en 1968, se souvient Philipe Georjan. Un rallye incroyable se disputait entre Londres et Sydney. Mon  ami Xavier Ferrant, pilote professionnel, avait hésité à y participer. Il aurait aimé partir avec une Ford Cortina Lotus ou une Porsche 911. Mais il avait renoncé car Mathieu Daramon, - le patron du Team UTP qui le faisait courir - n’était pas chaud ».

Les souvenirs épiques de Philippe Georjan (16 ans en 1968)

« Monsieur Daramon préférait consacrer son budget compétition à l’acquisition d’une Porsche 908 pour la saison d’endurance 1969 ainsi qu’à de nouveaux châssis pour faire courir Xavier et son équipier Dany et F1 dans de bonnes conditions. Xavier aurait sans doute pu trouver un sponsor ponctuel pour cette course. Mais son patron semblait craindre un accident et des problèmes divers sur cette course un peu folle. En outre, il ne souhaitait pas voir ses pilotes s’y engager sous d’autres couleurs. Xavier s’était donc abstenu. Dany, l’autre pilote du team UTP  aussi. L’équipier de Xavier en endurance s’était investi dans un programme Rallye de Monte-Carlo avec une Alfa Romeo. Une épreuve qu’acceptait mieux le patron du Team d’autant que le sponsor était un de ses gros clients. Quant à Xavier, qui s’apprêtait à passer le début de l’hiver à la maison, il s’était finalement vu proposer le volant d’une DS 21 pour un rallye qui se déroulait en Finlande la dernière semaine de décembre. Monsieur Daramon avait donné son aval sans difficulté car il visait des marchés dans les pays nordiques.

Les souvenirs épiques de Philippe Georjan (16 ans en 1968)

« Mon cousin Laurent adorait les DS 21. C’était la voiture de son père et Laurent considérait alors que rien ne valait une DS. Moi, j’avais un faible pour les Cooper S, les Porsche 911 et les Cortina Lotus. J’avais essayé l’année précédente de convaincre mon père de troquer sa Ford 20 M TS pour une Cortina Lotus. En vain. Il avait trouvé le modèle qui me faisait rêver inconfortable, trop brutal et trop cher. Il lui avait préféré une Opel Rekord certes plus civilisée, mais moins enthousiasmante.

Les souvenirs épiques de Philippe Georjan (16 ans en 1968)

« Notre pote Christian, fils de garagiste, ne jurait que par la Mustang et grosse Ford Falcon. Quant à Brice, un autre copain qui voulait courir plus tard lui-aussi, il supportait inconditionnellement un équipage privé irlandais qui prenait le départ avec une 404 Injection. Atavisme familial sans nul doute. Son père et son grand-père roulaient en Peugeot…

 

« Nous fûmes tous déçus de l’accident de Lucien Bianchi. C’était si cruel d’être éliminé de la course si près du but.

Les souvenirs épiques de Philippe Georjan (16 ans en 1968)

« Je rêvais naturellement déjà de courir plus tard. Et je m’imaginais volontiers au départ d’un futur Londres-Sydney en 1978. Je ne réalisais pas encore que les amateurs qui gagnent leur vie dans l’exercice d’un autre métier peuvent difficilement participer à des courses aussi longues et aussi dures. Je faisais aussi l’impasse sur mes carences en mécanique – j’étais en première littéraire - et je ne m’inquiétais pas du fait que Laurent, qui suivait la même filière et serait mon futur navigateur en rallye, n’était pas plus bricoleur ni dépanneur que moi. L’optimisme de la jeunesse nous plongeait agréablement dans le rêve en nous préservant des basses contingences que nous découvririons bien assez tôt. Pour l’heure, à nous les projets de grands espaces avalés à des vitesses infernales dans l’excitation des sauts sur les bosses, des dérapages sur la terre battue et des vrombissements de moteurs rageurs ! Les autres n’avaient qu’à bien se tenir. Ils ne verraient que les nuages de poussière soulevés par les roues arrière de notre bolide.

Les souvenirs épiques de Philippe Georjan (16 ans en 1968)

En attendant, la date du rallye disputé en Finlande tombait bien puisqu’elle correspondait aux vacances de Noël. Laurent et moi eûmes la chance d’y accompagner Xavier et son équipe. Une aventure exceptionnelle. Contrairement à ce que nous redoutions, le froid ne fut pas notre pire problème. Par contre, des espions venus de l’Est s’invitèrent sur l’épreuve. Les temps changent. De nos jours, les Russes sont les meilleurs alliés de l’occident dans la lutte contre notre principal ennemi, l’État islamique. A l’époque, fin 1968, le bloc communiste était encore très fort, entreprenant et inquiétant. Ce rallye disputé dans la neige face au souffle glacial mérite d’être raconté. Dès que je parviens à cadrer un moment avec mon biographe, Thierry Le Bras, nous nous attelons à cette tâche. Il vous faudra encore patienter un peu. D’autres travaux nous attendent avant...

DES LIENS A SUIVRE

 

Des fictions automobiles dans les univers de Philippe Georjan et de David Sarel sont déjà en ligne (en accès gratuit). Retrouvez les ICI http://circuitmortel.com/cat/fiction/

 

Quelques années plus tard, Philiippe prendra le volant en compétition et affrontera un rival à l’âme ignoble http://0z.fr/110Cx

 

Un polar (en eBook) dont Philippe Georjan et Xavier Ferrant sont les héros.  Vous y  doublerez une Alpine aux 24 Heures du Mans  1966  http://amzn.to/1nCwZYd

 

Quand les pilotes tendent leurs trajectoires vers les horizons lointains http://bit.ly/2g6fimT

 

Philippe Georjan

(propos recueillis par Thierry Le Bras – Vous êtes surpris qu’un personnage de fiction s’exprime et signe ? Vous avez tort, les personnages de fiction vivent dans un univers parallèle où ils entraînent leur créateur et les lecteurs de leurs aventures. Pourquoi ne s’exprimeraient-ils pas ? C’est la magie de la fiction, chers lecteurs. En tant qu’auteur, je ne suis que le biographe de mes personnages; Je leur suis reconnaissant de m’accepter dans leur monde et d’obtenir d’eux l’autorisation de rapporter les temps forts de leurs existences)

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  • : Vous aimez le suspense et le danger ? Vous considérez la compétition sportive comme un univers romanesque avec ses angoisses, ses héros, ses exploits, ses enjeux et ses tricheurs ? Vous êtes réaliste et vous savez que des vampires assoiffés de cupidité croisent quotidiennement votre route ? Vous savourez goulument la bonne cuisine, les jeux de mots, la musique vous met de bonne humeur ? Les polars et nouvelles de Thierry Le Bras sont faits pour vous !
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  • Mon nom : Thierry Le Bras. Profession :  chroniqueur, écrivain, consultant. Ma passion, décrypter les mécanismes psychologiques qui animent les personnes les plus attachantes comme les plus dangereuses. Surtout dans des univers cyniques...
  • Mon nom : Thierry Le Bras. Profession : chroniqueur, écrivain, consultant. Ma passion, décrypter les mécanismes psychologiques qui animent les personnes les plus attachantes comme les plus dangereuses. Surtout dans des univers cyniques...

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