Question récurrente et toujours sans réponse satisfaisante… Chacun mène une expérience personnelle, avec ses attentes, espoirs, succès ou déceptions.
Gagner de l’argent avec un blog ou un site reste difficile, même en offrant un contenu rédactionnel et graphique de grande qualité. Je ne sais pas si le silence est d’or… En tout cas, l’écrit n’apporte pas facilement de l’argent sur le web.
Je rapprocherai ce thème d’un autre sujet, la dégradation des rémunérations des journalistes, chroniqueurs, fournisseurs de contenus pour les médias, sur supports papier ou web… Une question qui m’est chère… Nous vivons dans un monde étrange. Un monde où des contenus légèrement rewrités sont publiés dans plusieurs médias après avoir été payés une misère à leurs auteurs.
Un monde où les chroniqueurs spécialistes se font de plus en plus écarter des rédactions. Pourquoi ? Parce que les médias leur substituent des experts qui passent gratuitement à l’antenne ou se font gracieusement interviewer par des journalistes pigistes généralistes et pas chers. Un exemple dans le but d’illustrer mon propos. Pourquoi payer un chroniqueur juridique spécialisé quand il suffit de demander à un stagiaire quasi-gratuit d’interroger par téléphone un avocat ou un notaire qui ne demanderont pas mieux que parler (ou écrire) sans rémunération pour se faire de la publicité de notoriété (d’autres exemples existent dans les domaines scientifiques, médicaux, économiques…) ? Après, le point de vue exposé ne sera pas forcément complet. Et surtout, il sera bien souvent mal synthétisé au montage ou au moment de la rédaction finale. Quant aux chroniqueurs spécialisés, ils auront perdu leur job… Des constats qui ne préoccupent pas grand monde dans un modèle de sociétés ou les médias puissants sont devenus des lobbyistes en oubliant la mission d’information et de réflexion.
Vivre de ses écrits aujourd’hui
La presse -papier ou Internet - n’est plus contrôlée par des passionnés issus des métiers de l’information mais par des personnes débarquées d’autres horizons. Beaucoup y investissent pour soutenir une mouvance politique et pratiquer un lobbying très fort, surtout à l’approche d’élections. D’autres rêvent de rentabiliser leur investissement en soumettant totalement le contenu à des critères qui attireront les annonceurs ciblant la ménagère de moins de 50 ans devenue responsable des achats. D’autres encore proposent des abonnements destinés à une catégorie de lecteurs qu’ils vont satisfaire par un contenu orienté qui écarte toute « dissidence » intellectuelle et caresse le lecteur dans le sens du poil ; ils présenteront systématiquement les faits sous un angle partisan, intentionnellement partial et partiel…
Le seul modèle économique qui marche quand il s’agit de rentabiliser un site, c’est l’annonce. C’est le modèle Le bon coin, Booking, Airbnb (par exemple en ce qui concerne les sections annonces séjours dans des gites, appartements ou autres hébergements ouvertes à des loueurs non immatriculés au Registre du Commerce et des sociétés), c’est-à-dire des services sans contenu rédactionnel. Des sites déontologiquement et moralement imparfaits car ils tendent à l’ubérisation de la société aux dépens du secteur du tourisme. Les taxis ne seront pas les seules victimes d’une concurrence malsaine qui leur retire le pain de la bouche au profit de chauffeurs occasionnels qui perçoivent une aumône dont ils ne vivent pas. Booking, Le Bon coin ou d’autres sites et schémas de cet acabit, c’est pratique. Oui, mais ces systèmes causent aussi d’énormes dommages aux métiers dont vivent les Français et leurs familles. A titre d’exemple, combien de profiteurs de ces sites louent-ils aux touristes des cages à lapins bricolées avec le concours d’ouvriers payés un demi SMIC au noir et exploités parce qu’ils sont au chômage et qu’ils ont besoin de faire manger leurs familles ? Économie pour l’utilisateur final ? Oui ? Mais non. Car outre la qualité douteuse des prestations, le client locataire participe sans le savoir à la dissimulation des recettes d’amateurs peu scrupuleux qui échappent à l’impôt et aux cotisations sociales en nuisant aux acteurs de l’économie qui respectent les conventions collectives, les salariés, les contractants, les fournisseurs, les normes (y compris de sécurité), les obligations fiscales et sociales… Autrement dit, l’utilisateur final contribue à se saborder parce qu’un jour ou l’autre, le métier qu’il exerce sera touché par ce phénomène parasite boosté par l’Internet sans contenu intellectuel, la substitution de prestations bradées à celles qui le font vivre.
Toute activité de location ou/et de négoce est un métier. L’expérience prouve que court-circuiter les professionnels occasionne plus d’effets pervers que de bénéfices. Je me méfie donc des sites miracles qui favorisent les opérations entre particuliers (dont les « faux »particuliers) sans l’intervention de professionnels. Tout comme je me méfie de ceux qui veulent faire baisser les prix, c’est-à-dire priver certains de revenus corrects dans le but inavouable de se créer une niche en or massif. Franchement, je considère que des sites qui fonctionnent avec des annonces sans rédactionnel représentent un danger et une aberration. Un contenu rédactionnel minimum rémunéré à des conditions normales à ses auteurs assainirait les échanges. Ne serait-il pas normal, moral, que des sites d’annonces tolérant – pour ne pas écrire favorisant - le développement de pratiques para-commerciales garantissent un contenu rédactionnel informant correctement les clients potentiels des questions juridiques et pratiques en lien avec les prestations recherchées ? Certes, ces développements semblent s’écarter un peu du problème du blogueur soucieux de rentabiliser le support auquel il consacre de nombreuses heures d’activité et beaucoup d’énergie. En apparence seulement car tous ceux qui s’efforcent de produire et diffuser un contenu de qualité se trouvent confrontés au problème de la rentabilisation du temps qu’ils y consacrent, à la difficulté de percevoir une rémunération honnête et convenable de leurs travaux. Alors…
Quelles solutions pour les blogueurs ?
Comment rentabiliser un blog sans que ce soit par les annonces, en tout cas les annonces philosophiquement et moralement inacceptables ? Attention, je ne critique pas la publicité – utile, créative, révélatrice de talents et créatrice d’activité économique comme d’emploi - mais simplement les supports d’annonces permettant à des amateurs de faire baisser le niveau de prix qui garantit logiquement aux chefs d’entreprises et à leurs salariés de vivre décemment. Nous savons que le nombre de clics nécessaires à une rémunération significative rend la rentabilisation d’un blog par la publicité traditionnelle et honnête très difficile. Pas de réponse satisfaisante à la question posée ?
Peut-être la boutique en ligne. A condition d’offrir une gamme originale, séduisante, en adéquation avec l’esprit du blog, à des prix non dissuasifs. Comme la gamme que propose DESIGNMOTEUR.COM . Un pari pas évident mais qui mérite d’être tenté et défendu par les amis du site.
Mon activité de blogueur vise à satisfaire trois finalités :
Pour ce qui concerne mes blogs, celui-ci et CIRCUITMORTEL.COM, je me suis attaché à définir mes finalités :
1) partager ma passion de la compétition automobile et de la fiction automobile ; c’est pourquoi je publie régulièrement des nouvelles (au sens littéraire du terme) ici et sur CIRCUITMORTEL.COM . Je consacre en outre des chroniques à des romans, BD et films qui ont retenu mon attention ;
2) faire connaître les personnages de fiction qui vivent dans les univers que je crée. Les personnages positifs de ces mondes parallèles sont mes amis. J’ai envie que tout le monde les rencontre et les apprécie. Je vous invite à le faire en lisant les fictions gratuites en ligne sur mes blogs et également en achetant les livres dans lesquels je raconte les péripéties de leurs vies. Car un auteur n’est rien d’autre que le biographe de personnages qui l’ont accepté dans leur intimité ;
3) Créer des contacts avec des personnes et entreprises à qui mon savoir-faire particulier peut apporter quelque chose d’utile.
Je pense naturellement à des besoins de contenus, notamment des chroniques juridiques rédigées en fonction des besoins spécifiques d’un lectorat, qu’il s’agisse de chefs d’entreprises ou du grand public. Je sais fournir de telles chroniques directement à des médias ou en sous-traitance à des cabinets d’avocats qui n’ont pas le temps de les préparer à destination de médias auxquels ils collaborent.
Mais aussi à la rédaction de biographies d’entreprises ou de docufictions soulignant les qualités d’un produit ou service.
Et enfin à des prestations de communication sous contrainte judiciaire. Je développerai cette compétence dans une prochaine note. Si devant les magistrats, l’avocat crée et défend la vérité judiciaire qui servira la cause de son client, d’autres intervenants contribuent à écrire le storytelling qui préservera au mieux ses intérêts, sa réputation et le sauvera le cas échéant du lynchage médiatique. Ma double compétence de juriste et d’auteur (tant de livres que de chroniques) me permet d’apporter un vrai plus à ce niveau. Je souhaite que des agences travaillant sur ce créneau ou désirant s’y positionner fassent appel à moi, ponctuellement ou plus régulièrement.
La rentabilisation de mes blogs passe donc par un effet vitrine destiné à vendre d’autres prestations et produits. Une manière indirecte de rentabilisation des blogs. Ce pari là non plus n’est pas gagné. Il suppose que le nombre de visiteurs soit suffisant et permette de toucher des clients potentiels. Et naturellement que le secteur d’expertise de l’animateur du blog ne soit pas détruit par le phénomène de baisse insidieuse et perverse des tarifs que j’expose plus haut…
QUELQUES LIENS
CIRCUIT MORTEL, un blog qui accorde une place particulière à la fiction automobile http://circuitmortel.com/cat/fiction/
La boutique DESIGNMOTEUR http://www.p1dm.com/store/
Marâtres, détournements et petits meurtres dans les familles recomposées : un état des lieux affligeant http://0z.fr/1sjFz
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Thierry Le Bras